(Téhéran) Le nouveau président Joe Biden doit lever « sans conditions » les sanctions imposées par son prédécesseur à Téhéran s’il veut sauver l’accord sur le nucléaire iranien, avertit le chef de la diplomatie d’Iran, Mohammad Javad Zarif, dans une tribune publiée vendredi.

En 2015, la République islamique d’Iran et le Groupe des Six (Chine, États-Unis, France, Royaume-Uni, Russie et Allemagne) ont conclu à Vienne un Plan d’action global commun (PAGC) censé régler la question nucléaire iranienne après 12 années de tensions.

Ce pacte offre à l’Iran un allègement des sanctions internationales le visant en échange d’une limitation drastique de son programme nucléaire et de garanties prouvant qu’il ne cherche pas à acquérir la bombe atomique.

Mais il menace de voler en éclats depuis que l’ex-président Donald Trump en a sorti unilatéralement les États-Unis en 2018, rétablissant du même coup les sanctions américaines que l’accord avait permis de lever.

Le retour des sanctions a plongé l’Iran dans une profonde récession. En riposte, Téhéran s’est affranchie depuis 2019 de la plupart de ses engagements clés pris à Vienne.

Jugeant que la politique iranienne de son prédécesseur était un échec, Joe Biden a fait part de son intention de ramener les États-Unis dans le giron de l’accord de Vienne.

Mais il a conditionné cela à un retour préalable de l’Iran au respect strict de ses engagements. Or Téhéran demande avant toute chose la levée des sanctions et le respect par Washington de toutes ses obligations.

« La nouvelle administration américaine peut encore sauver l’accord mais seulement s’il peut agréger à Washington une véritable volonté politique permettant de montrer que les États-Unis sont prêts à être un partenaire fiable pour un effort collectif », écrit Mohammad Javad Zarif dans sa tribune à la revue américaine Foreign Affairs.

« L'administration [Biden] doit commencer par supprimer sans conditions toutes les sanctions imposées [à l’Iran| depuis l’arrivée au pouvoir de Trump », ajoute-t-il.

« En retour, l’Iran annulera toutes les mesures correctives qu’il a prises dans le sillage du retrait [des États-Unis] de l’accord », assure M. Zarif, qui met aussi en garde contre toute tentation du nouveau président américain de vouloir « arracher des concessions » à l’Iran.