(Jérusalem) Un Américain né à Jérusalem a pour la première fois reçu vendredi un passeport américain mentionnant « Israël » comme lieu de naissance, dernier geste en date de l’administration Trump en faveur de l’État hébreu à quelques jours de la présidentielle américaine.

Jusqu’à présent, le consensus international voulait que le statut de Jérusalem reste indéterminé sur les documents officiels.

Israël considère Jérusalem comme sa capitale « unifiée et indivisible ». Mais la communauté internationale ne reconnaît pas l’annexion de la partie orientale occupée de la ville, dont les Palestiniens veulent faire la capitale de l’État auquel ils aspirent.

Jeudi, le chef de la diplomatie américaine Mike Pompeo avait annoncé que les demandeurs de passeport pourraient dorénavant choisir soit « Jérusalem » soit « Israël » comme lieu de naissance sur leurs documents consulaires, le choix par défaut restant « Jérusalem ».

Dès vendredi matin un Américain de 18 ans, né dans la Ville sainte, a reçu son passeport avec « Israël » comme lieu de naissance, lors d’une brève cérémonie à l’ambassade des États-Unis à Jérusalem.

« Menachem […] a attendu longtemps ce moment. Aujourd’hui nous disons à Menachem Zivitofsky : vous avez un pays de naissance, l’État d’Israël », a déclaré l’ambassadeur des États-Unis en Israël David Friedman en lui remettant le document.  

« Je suis honoré de recevoir ce passeport », a répondu le jeune homme.

Cette mesure vise à « éradiquer » les Palestiniens, s’est insurgée Hanane Achraoui, une haute responsable de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP).

« Il s’agit d’une falsification de l’histoire et de l’identité de la ville », a-t-elle déclaré dans un communiqué.

Cette mesure symbolique, à quelques jours de l’élection présidentielle américaine, est la dernière en date d’une série de décisions favorables à Israël initiées par le président Donald Trump, qui brigue un second mandat.

La plus spectaculaire a été la reconnaissance unilatérale de Jérusalem comme capitale de l’État hébreu, ce qui a provoqué une rupture avec les Palestiniens. Dans la foulée, le président américain avait transféré l’ambassade des États-Unis de Tel-Aviv à Jérusalem.

Ces mesures ont en grande partie été saluées par la droite chrétienne évangélique américaine, un des socles ayant contribué à la victoire surprise du milliardaire républicain en 2016.