(Téhéran) Le ministre iranien des Affaires étrangères Mohammad Javad Zarif a affirmé samedi que le rétablissement imminent des sanctions de l’ONU contre l’Iran était une « déclaration mensongère » de Washington.

« Toutes les sanctions de l’ONU contre l’Iran seront à nouveau en vigueur ce week-end, à 20 h samedi », a déclaré l’émissaire américain Elliott Abrams.

Le chef de la diplomatie américaine Mike Pompeo avait activé le 20 août une procédure controversée censée déboucher un mois plus tard, c’est-à-dire ce week-end, sur le rétablissement des sanctions internationales contre Téhéran, levées en 2015 en contrepartie de l’engagement iranien à ne pas se doter de l’arme atomique.

Mais la quasi-totalité des autres membres du Conseil de sécurité des Nations unies dénient aux États-Unis le droit d’utiliser ce mécanisme dit « snapback », au motif qu’ils se sont retirés en 2018 de l’accord sur le nucléaire iranien qui l’a instauré.

Mike Pompeo avait accusé le Royaume-Uni, la France et l’Allemagne de « soutenir les ayatollahs de l’Iran ».

« Les Américains affirment que […] dans quelques heures, les résolutions (sanctions, NDLR) seront rétablies. Mais ils se rendent compte eux-même qu’il s’agit d’une déclaration mensongère », a estimé M. Zarif, interviewé sur la télévision d’État iranienne.

« Ils ont alors eu recours à l’intimidation, et déclaré qu’ils sanctionneraient quiconque vend des armes à l’Iran », a-t-il poursuivi.

« Il n’existe rien qui s’appelle “snapback”. Il n’y a pas de mode automatique », a-t-il souligné.

« Pompeo pense qu’il s’agit d’un simple mécanisme […] ce n’est pas le cas, » a dit M. Zarif, l’accusant de n’avoir pas lu les résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU et le texte de l’accord sur le nucléaire.

« Il attend probablement que le film JCPOA sorte, pour qu’il sache enfin ce que c’est, » a-t-il ajouté, en référence au sigle anglais de l’accord, le Joint Comprehensive Plan of Action.

Le ministre iranien a également déclaré qu’il appartenait désormais à la communauté internationale de « décider quoi faire contre l’intimidation » face aux sanctions secondaires américaines, avertissant que « cela s’appliquerait aussi à eux un jour ».