(Beyrouth) Le juge libanais chargé de l’enquête sur l’explosion qui a ravagé le 4 août le port de Beyrouth et une partie de la capitale libanaise a lancé lundi un mandat d’arrêt contre le directeur général des douanes Badri Daher, selon une source judiciaire.

M. Daher était en détention provisoire depuis plus de 10 jours, après avoir été arrêté dans le cadre de l’enquête sur l’explosion qui a fait au moins 177 morts et plus de 6500 blessés.  

À l’origine de l’explosion dévastatrice, une énorme quantité de nitrate d’ammonium stockée dans un entrepôt du port depuis six ans « sans mesures de précaution » de l’aveu même du premier ministre démissionnaire Hassan Diab.

PHOTO AZIZ TAHER, REUTERS

Le juge Fadi Sawan, nommé vendredi pour mener l’enquête, a interrogé M. Daher durant quatre heures avant de lancer un mandat d’arrêt, a indiqué la source judiciaire à l’AFP, sans préciser les chefs d’accusation.

Le procureur général Ghassan Oueidat a engagé des poursuites judiciaires contre 25 suspects, dont 19 sont actuellement en détention, parmi lesquels le président du conseil d’administration du port, Hassan Koraytem, qui sera interrogé par le juge Sawan mardi.

Seront également interrogés mardi l’ancien directeur des douanes Chafic Merhi, le directeur de la sécurité du port Mohamed al-Awf et le responsable des entrepôts du port Michel Nakhoul.

Les autorités libanaises, accusées par beaucoup de corruption et négligence, ont rejeté l’idée d’une enquête internationale malgré les voix qui s’élèvent au Liban et à l’étranger en ce sens.

Des enquêteurs de la police fédérale américaine (FBI) sont arrivés au Liban à la demande des autorités libanaises pour les assister dans l’enquête. La France, qui compte deux ressortissants tués dans l’explosion, a ouvert sa propre enquête.

Les autorités libanaises ont par ailleurs étendu jusqu’au 18 septembre l’état d’urgence décrété après l’explosion et qui devait expirer dans les prochains jours.