(Beyrouth) Au moins 48 combattants ont été tués dimanche près d’Idlib en Syrie dans des affrontements entre forces du régime et djihadistes, le bilan le plus lourd depuis le début d’une trêve dans cette région du nord-ouest du pays en guerre, selon une ONG.

Ces dernières semaines, des combats sporadiques ou des tirs d’artillerie ont eu lieu dans la province d’Idlib et dans des territoires adjacents, malgré un cessez-le-feu adopté le 6 mars pour cette région qui constitue l’ultime grand bastion djihadiste et rebelle de Syrie.

Dimanche, 35 combattants des forces du régime ou de milices alliées et 13 djihadistes, surtout du groupuscule Houras al-Din, lié à Al-Qaïda, ont péri dans le nord-ouest de la province de Hama, voisine d’Idlib, a rapporté l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH).

Les combats ont été déclenchés par un assaut djihadiste nocturne contre des positions du régime, d’après l’ONG.

Le bilan « est le plus élevé depuis l’entrée en vigueur de la trêve », a précisé à l’AFP le directeur de l’OSDH, Rami Abdel Rahmane. Selon lui, les combats se poursuivent en soirée.  

Forte de 1800 hommes, l’organisation Houras al-Din rassemble également des étrangers et combat au côté des djihadistes de Hayat Tahrir al-Cham, ex-branche syrienne d’Al-Qaïda qui domine Idlib, selon l’Observatoire.

Le cessez-le-feu — négocié par Moscou, allié du régime, et la Turquie, parrain de groupes rebelles — a été adopté après plusieurs mois d’une offensive meurtrière du pouvoir syrien, soutenu par l’aviation russe.

L’opération, relancée en décembre et accompagnée de frappes aériennes quasi-quotidiennes, a fait près d’un million de déplacés, d’après l’ONU, mais aussi au moins 500 morts parmi les civils, selon l’OSDH.

Le calme précaire ces deux derniers mois a permis à 120 000 personnes de rentrer chez elles, selon l’ONU.

En vertu de la trêve, des patrouilles russo-turques sont organisées à Idlib sur une autoroute qui sépare les territoires insurgés des régions tenues par le régime.

Déclenchée en 2011 avec la répression de manifestations prodémocratie, la guerre en Syrie a fait plus de 380 000 morts et déplacé des millions de personnes.