(Téhéran) Le guide suprême de l’Iran a estimé mardi qu’aller voter aux législatives de vendredi était un « devoir religieux » pour la population iranienne afin de renforcer la République islamique face à la « propagande » des ennemis.  

« Participer aux élections et voter […] est un devoir religieux, pas seulement un devoir national ou révolutionnaire », a affirmé l’ayatollah Ali Khamenei dans un discours dont certaines parties ont été retransmises à la télévision d’État.

Des milliers de candidatures rejetées

Les Iraniens sont appelés à élire un nouveau Parlement vendredi, lors d’un scrutin décisif où une victoire des conservateurs est anticipée après l’exclusion de milliers de candidats réformistes et modérés.  

Pour ces législatives, le puissant Conseil des gardiens de la Constitution a invalidé environ 7200 candidats (sur près de 14 500), majoritairement des réformateurs et des modérés, provoquant la colère du président Hassan Rohani et de ses soutiens.

Nombre d’analyses prédisent une forte abstention lors de ces élections.  

« Complots vicieux »

En règle générale, « les élections déjouent nombre des complots vicieux contre l’Iran que les Américains ont à l’esprit et que les sionistes ont dans leur cœur », a lancé l’ayatollah .

« Regardez comme malgré l’acharnement de l’ennemi à éloigner le peuple du système (de la République islamique), les gens soutiennent les élections », a estimé le guide suprême.  

Ce soutien aux législatives sera un « honneur » pour la République islamique, a-t-il lancé.  

Elles interviennent après une escalade des tensions entre les États-Unis et l’Iran, mais aussi une série d’évènements traumatisants dans le pays.

Un régime totalitaire contesté

En novembre, l’Iran a connu une vague de contestation déclenchée par une hausse du prix de l’essence, matée par une répression meurtrière.

Puis début janvier, Washington a éliminé à Bagdad le général iranien Qassem Soleimani, architecte de la stratégie d’influence régionale de l’Iran, provoquant une onde de choc et un semblant d’union nationale dans le pays qui a volé en éclats quelques jours plus tard.  

Le 11 janvier en effet, les forces armées iraniennes ont reconnu avoir abattu par « erreur » trois jours plus tôt un avion de ligne ukrainien (176 morts, en majorité Iraniens, dont de nombreux étudiants). Cette annonce, après plusieurs jours de déni des autorités, a provoqué l’indignation dans la population.