(Bruxelles) Les États-Unis ont obtenu une trêve partielle d’une semaine en Afghanistan pendant les pourparlers avec les talibans et espèrent qu’elle pourra conduire à un accord avec ces derniers.

L’annonce de la trêve partielle a été faite jeudi à Bruxelles par le chef du Pentagone, Mark Esper, au cours d’une réunion des ministres de la Défense de l’OTAN.

Un accord entre les États-Unis et les talibans est « très proche », a de son côté assuré à Washington le président Trump. « Je pense que nous en sommes très proches. Je pense qu’il y a de bonnes chances que nous ayons un accord, et nous verrons », a-t-il affirmé.

« Nous saurons d’ici les deux prochaines semaines », a ensuite tempéré M. Trump, dans une interview radiodiffusée.

Le président afghan Ashraf Ghani avait annoncé mercredi avoir été informé par le secrétaire d’État américain Mike Pompeo de « progrès notables » dans les négociations avec les talibans, ce que l’Américain a confirmé à des journalistes dans l’avion l’emmenant à la conférence sur la sécurité de Munich.

« Les États-Unis et les talibans ont négocié une proposition pour une réduction des violences pendant sept jours », a expliqué M. Esper au cours de sa conférence de presse à l’issue de la réunion de l’Alliance. Il a qualifié ses entretiens avec ses homologues de l’OTAN de « productifs ».

« Nous avons toujours dit que la meilleure, sinon la seule, solution en Afghanistan est un accord politique. Des progrès ont été réalisés sur ce front et nous aurons bientôt plus d’informations à ce sujet, je l’espère », a-t-il ajouté.

M. Esper n’a pas dit quand la trêve partielle commencerait, mais mercredi, un responsable des talibans avait déclaré à l’AFP que le groupe commencerait une « réduction de la violence » vendredi.

« Nous pensons que sept jours pour l’instant sont suffisants, mais en tout cas notre approche de ce processus sera fondée sur des conditions, je le répète, des conditions », a soutenu M. Esper.

« Ce sera donc un processus d’évaluation continue au fur et à mesure que nous avancerons, si nous allons de l’avant », a-t-il précisé.

« Nous espérons arriver à un point où nous aurons une diminution significative de la violence, pas seulement sur le papier, mais effective », a pour sa part déclaré Mike Pompeo aux journalistes avant son arrivée à Munich.

« Réelle réconciliation »

« Si nous pouvons en arriver là, si nous pouvons maintenir cette situation pour un moment, alors nous serons en mesure de commencer de réelles et sérieuses discussions avec tous les Afghans autour de la table afin de trouver un chemin vers une réelle réconciliation », a-t-il ajouté.

Un tel processus offrira « la possibilité de réduire la présence non seulement des forces américaines, mais de toutes les forces », a-t-il expliqué. « C’est compliqué. Nous n’en sommes pas encore là », a-t-il cependant averti.

« Nous soutenons les efforts menés par les États-Unis dans les pourparlers avec les talibans », a pour sa part déclaré le secrétaire général de l’OTAN Jens Stoltenberg.

« Les talibans doivent faire preuve d’une volonté et d’une capacité réelle de diminuer la violence », a-t-il prévenu. Cinq personnes ont été tuées mardi matin dans un attentat-suicide à l’entrée de l’académie militaire à Kaboul.

Washington et les insurgés se sont engagés dans des pourparlers exténuants qui ont duré plus d’un an, cherchant à mettre fin à ce qui est déjà devenu la plus longue guerre des États-Unis.

Citant des responsables afghans et américains, le New York Times a écrit que le président Donald Trump avait donné son accord conditionnel à un accord avec les talibans pour lui permettre de commencer à retirer les troupes américaines.

Les talibans négocient avec Washington un retrait des troupes américaines d’Afghanistan en échange notamment de garanties sécuritaires des insurgés, d’une réduction des violences et de l’ouverture d’un dialogue intra-afghan.

La signature d’un accord entre les deux camps, imminente début septembre, avait été annulée à la dernière minute par Donald Trump, après un énième attentat qui avait tué notamment un soldat américain. Les discussions ont depuis repris au Qatar, mais elles semblaient buter sur l’exigence américaine d’une réduction significative de la violence de la part des talibans.