(Paris) Le puissant général iranien Qassem Soleimani était « un véritable agitateur » mais son assassinat par les Américains en Irak n’était « pas une bonne idée », car il a contribué à déstabiliser un peu plus ce pays, a estimé mercredi le chef d’état-major français.

« Soleimani n’était pas un saint, c’était très évidemment un véritable agitateur et un élément de déstabilisation très efficace des Iraniens », mais « aller tuer Soleimani sur le terrain irakien me semble ne pas avoir été une bonne idée », a déclaré le général François Lecointre lors d’une rencontre avec l’Association des journalistes de défense (AJD).

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Le général Qasem Soleimani.

« Cela affaiblit la position de l’Irak et très clairement, la volonté de la coalition (internationale [anti-État islamique, ndr], des Occidentaux, c’est de consolider l’Irak, c’est de l’aider à se reconstruire comme un état stable et souverain dans la région », a-t-il fait valoir.

Le 3 janvier, Washington a tué dans une attaque de drone à Bagdad Soleimani, un commandant des Gardiens de la Révolution [armée idéologique] et architecte de la stratégie d’influence régionale iranienne.  

Les États-Unis et l’Iran, ennemis jurés, ont ensuite paru au bord de l’affrontement militaire direct.

Interrogé sur le risque d’actions du Hachd al-Chaabi, une coalition de paramilitaires irakiens dominée par des forces pro-Iran et intégrée aux forces régulières irakiennes, le général a répondu : “nous sommes sur le fil du rasoir”.

“Est-ce qu’on sera capable de continuer le processus de [leur] intégration progressive à l’armée irakienne, et on travaille dans ce sens-là, ou est-ce qu’au contraire ça va devenir de façon plus ouverte un instrument de déstabilisation à la main de l’Iran ? je n’en sais rien”, a-t-il admis.  

Au Moyen-Orient, la France compte un millier de militaires au sein de l’opération Chammal, volet français de l’opération internationale anti-EI menée en Irak et en Syrie.