(Kaboul) Les forces afghanes ont capturé le « cerveau » de deux violentes attaques contre un centre éducatif et une université de Kaboul qui ont causé la mort de près de 50 personnes, ont annoncé les autorités samedi.  

Mohammad Adel a organisé une attaque le 2 novembre contre l’Université de Kaboul — où il avait étudié — et un attentat-suicide contre un centre éducatif en octobre.

Au moins 22 personnes ont été tuées et 27 autres blessées lorsque trois hommes armés ont pris d’assaut l’Université de Kaboul pendant des heures, allant de salle en salle à la recherche de victimes.

L’attaque a eu lieu quelques jours seulement après la mort de 24 personnes dans un attentat-suicide près du centre éducatif Kawsar-e Danish, un établissement proposant des formations pour étudiants.

Ces massacres interviennent alors que les violences n’ont fait qu’augmenter à travers l’Afghanistan ces derniers mois, malgré l’ouverture de pourparlers de paix à Doha entre les talibans et le gouvernement en septembre.

Selon la Direction nationale de la sécurité (NDS), les services de renseignements afghans, « les forces spéciales du NDS ont capturé Mohammad Adel, le cerveau principal (des attaques) de l’Université de Kaboul et du centre éducatif Kawsar, dans une opération ciblée à Kaboul ».

Le NDS n’a pas précisé la date de l’opération.

M. Adel était un ancien élève de l’Université de Kaboul, a précisé à l’AFP une source sécuritaire.

Selon le NDS, M. Adel a, pendant son interrogatoire, admis être celui qui avait suggéré l’attaque de l’université, car cela « recevrait une large couverture (médiatique) et ferait pression sur le gouvernement ».

« L’attaque a été menée afin de diffamer et de faire pression sur le gouvernement, ainsi que de lui donner l’air faible devant le peuple », a écrit le vice-président Amrullah Saleh sur sa page Facebook samedi.  

Selon M. Saleh, M. Adel avait été recruté par le réseau Haqqani, un groupe lié aux talibans, crédité de nombreuses attaques complexes et sanglantes.

Le vice-président a ajouté que M. Adel, un ancien étudiant de la charia (loi islamique) originaire de la province du Panjshir, a confessé avoir reçu des armes du réseau Haqqani, auquel de multiples attaques contre les forces étrangères et des civils ont été attribuées au fil des ans.

Peu après l’attentat contre l’université, plusieurs hauts responsables ont accusé les talibans d’en être les auteurs.

C’est cependant le groupe djihadiste État Islamique qui a revendiqué les deux massacres.