(Sanaa) Plus de 1000 prisonniers de guerre ont été libérés en 48 heures au Yémen, lors d’un vaste échange entre rebelles et pouvoir en vertu d’un accord parrainé par l’ONU, a indiqué vendredi le Comité international de la Croix-Rouge (CICR).

Cet échange est « le plus vaste depuis le début du conflit » en 2014, a souligné le CICR qui organise l’opération. Vendredi, 352 détenus ont été relâchés et jeudi 704.

Cet échange est perçu comme une avancée dans le processus politique en vue d’un règlement au Yémen, où s’affrontent le gouvernement, appuyé par une coalition militaire menée par l’Arabie saoudite, et les rebelles Houthis, proches de l’Iran.

Il a eu lieu en vertu d’un accord conclu fin septembre en Suisse avec le parrainage des Nations unies.

Vendredi, des avions affrétés par le CICR ont transporté des prisonniers entre Sanaa, la capitale yéménite tenue par les rebelles, et Aden (sud), où est basé le gouvernement. La veille des vols transportant des prisonniers de guerre ont atterri à Sanaa, à Seyoun, ville du sud-est contrôlée par le gouvernement, et dans la capitale saoudienne Riyad, a précisé le CICR.

Lors de négociations de paix en Suède en 2018, le gouvernement et les rebelles étaient tombés d’accord pour échanger 15 000 détenus au total. Depuis, des échanges de prisonniers entre les deux parties ont eu lieu de manière sporadique.  

Majed Fadaël, un membre de la commission gouvernementale pour les affaires des prisonniers, a indiqué que les négociateurs se retrouveraient plus tard cette année pour discuter d’autres libérations.

« Le prochain accord [de libération de détenus] inclura quatre figures du gouvernement », dont Nasser Mansour Hadi, le frère du président yéménite Abd Rabbo Mansour Hadi, a-t-il ajouté.

La guerre au Yémen a fait des dizaines de milliers de morts, pour la plupart des civils, selon des ONG et entraîné ce que l’ONU décrit comme étant la pire crise humanitaire dans le monde.

L’opération d’échange est intervenue après la libération de deux Américains détenus par les Houthis qui ont obtenu, dans un apparent échange, le retour de quelque 240 rebelles longtemps retenus à Oman.