(Paris) Un groupe d’opposants iraniens en exil a affirmé vendredi avoir identifié un nouveau site militaire secret près de Téhéran, qui pourrait abriter selon eux un centre de tests pour le développement du programme nucléaire militaire du pays, officiellement limité à des activités civiles depuis 2015.

« Un nouveau centre a été construit pour continuer l’armement du programme nucléaire du régime iranien », a affirmé le Conseil national de la résistance iranienne (CNRI), lors d’une conférence de presse à Washington, retransmise en ligne.  

Ce groupe, interdit en Iran, est la vitrine politique des Moudjahidine du peuple (MEK), groupe d’opposition armée au pouvoir islamique et organisation qualifiée de « secte terroriste » par Téhéran.  

Photos satellites à l’appui, le CNRI assure qu’un bâtiment a été construit entre 2012 et 2017 dans une zone militaire à l’ouest de Téhéran, dans la région de Sorkheh-Hessar.

Le site serait exploité par le SPND, une branche du ministère de la Défense iranien, selon eux.

« En étant situé dans une zone militaire, ils ont trouvé une couverture appropriée pour garder secrets les mouvements et les identités des personnes sur place », a déclaré Alireza Jafarzadeh, vice-directeur du NCRI à Washington.

Le SPND est selon eux connu pour conduire des tests en vue de fabriquer des armes nucléaires. Ils avaient notamment fait de pareilles expériences en 2000.  

« Nos révélations prouvent que l’accord de Vienne n’empêche pas les activités des mollahs pour obtenir des armes nucléaires », s’alarme le groupe d’opposants.

L’accord de Vienne de 2015 (JCPOA) offre à l’Iran une levée des sanctions internationales qui asphyxiaient son économie en échange de garanties vérifiées par l’ONU destinées à attester la nature exclusivement civile de ses activités nucléaires.  

Les États-Unis en sont unilatéralement sortis en mai 2018, arguant que le texte n’offre pas de garanties suffisantes pour empêcher Téhéran de se doter de la bombe atomique, et ont rétabli des sanctions économiques contre le pays, alors que les autres signataires de l’accord, notamment les Européens tentent de maintenir ce dernier à flot.

Après la décision américaine, l’Iran a lui décidé de s’affranchir progressivement de certaines obligations du JCPOA.