(Vienne) Le chef de la diplomatie américaine Mike Pompeo a plaidé vendredi pour la prolongation de l’embargo onusien sur les ventes d’armes à Téhéran, estimant lors d’une visite à Vienne que le laisser expirer en octobre serait « de la folie ».

Les États-Unis tentent actuellement de convaincre le Conseil de sécurité des Nations unies d’adopter une résolution permettant de prolonger le statu quo, mais font face à l’opposition de la Chine et de la Russie.  

« Je veux dire, c’est juste de la folie… Nous exhortons le monde entier à se joindre à nous », a déclaré le secrétaire d’État américain lors d’une conférence de presse en Autriche vendredi, qualifiant la République islamique de « plus grand État commanditaire du terrorisme ».  

Cet embargo arrive à expiration selon les termes de la résolution ayant validé l’accord international sur le nucléaire iranien, signé en juillet 2015 à Vienne et dont les États-Unis s’en sont retirés unilatéralement en 2018.  

La France, l’Allemagne, la Chine, la Russie et l’Iran sont toujours partis du traité, mais le rétablissement par Washington de sanctions a conduit l’Iran à relancer son programme d’enrichissement d’uranium en 2019.

À Vienne, Mike Pompeo a rencontré Rafael Grossi, le directeur général de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), responsable de contrôler les activités nucléaires en Iran.

Suite à cet entretien, M. Grossi a déclaré aux journalistes que Téhéran n’avait toujours pas accédé aux demandes d’accès à plusieurs sites déposés par l’AIEA. « Mais nous y travaillons », a-t-il déclaré. Mike Pompeo a exhorté Téhéran à fournir à l’AIEA « sa coopération complète, transparente et immédiate ».

Par ailleurs vendredi, l’agence Bloomberg a fait état d’un rapport de l’AIEA sur le transfert par l’Iran de nouvelles générations de centrifugeuses dans un hangar de son site de Natanz, sur lequel a eu lieu un accident le 2 juillet. M. Grossi a déclaré que l’Iran avait informé l’AIEA de « ce qui se passait » à Natanz et que cela faisait partie du « travail en cours » des inspecteurs.

Mike Pompeo effectue actuellement une tournée diplomatique en République tchèque, Slovénie, Autriche et Pologne. Il a notamment rencontré le président autrichien Alexander Van der Bellen, ainsi que le ministre des Affaires étrangères Alexander Schallenberg.

Il a déposé une gerbe en hommage aux victimes autrichiennes de l’Holocauste.

PHOTO LISI NIESNER, ASSOCIATED PRESS

Il n’a pas obtenu de l’Autriche, un pays neutre, qu’elle s’engage, comme la Slovénie membre de l’OTAN jeudi, à « exclure les vendeurs non fiables » de son réseau 5G, l’administration Trump faisant pression sur les Européens pour qu’ils cessent de commercer dans ce domaine avec le géant chinois des télécommunications Huawei.

Plus tard vendredi, Mike Pompeo devait s’entretenir avec le chancelier autrichien Sebastian Kurz, qui a été reçu à la Maison-Blanche l’année dernière.  

Les États-Unis constituent le second partenaire économique de l’Autriche après l’Allemagne.