(Téhéran) L’Iran a rouvert des mosquées dans certains comtés du pays jugés moins touchés par la maladie de COVID-19, mais a enregistré lundi un net rebond du nombre de décès et des nouveaux cas de contamination au coronavirus.

Entre dimanche midi et lundi à la mi-journée, 74 décès supplémentaires ont été recensés, ce qui porte à 6277 le nombre de morts dus au virus, a annoncé le porte-parole du ministère de la Santé, Kianouche Jahanpour.

Le nouveau bilan des décès représente un net rebond par rapport à la veille où la République islamique avait fait état de 47 morts, bilan quotidien le plus bas enregistré en 55 jours.

Selon M. Jahanpour, 1223 nouveaux cas d’infection ont été enregistrés au cours des dernières 24 heures, ce qui porte le total des cas confirmés à 98 647.

Fermées pour la plupart depuis fin février, l’État a autorisé les mosquées à rouvrir leurs portes aux fidèles dans 132 comtés considérés comme à faible risque de propagation du virus.

Le comté est une subdivision de la province : l’Iran compte ainsi 434 comtés répartis sur 31 provinces.

Selon le ministère de la Santé, les fidèles doivent porter des masques et des gants avant d’entrer dans les mosquées et ne peuvent y rester qu’une demi-heure au moment de la prière en utilisant leurs outils de prière personnels.

Les mosquées doivent également s’abstenir d’offrir de la nourriture et des boissons, doivent fournir des désinfectants pour les mains et désinfecter toutes les surfaces, selon un communiqué cité par l’agence semi-officielle Isna.

D’après M. Jahanpour, 79 397 des patients hospitalisés depuis l’annonce des premiers cas de nouveau coronavirus en février, ont quitté l’hôpital tandis que 2676 malades sont dans un état critique.

Il a affirmé que l’Iran figure parmi les « cinq premiers pays du monde » avec le plus grand nombre de rétablissements.

A l’étranger, mais aussi à l’intérieur même du pays, certains soupçonnent les chiffres officiels d’être largement sous-estimés.

Le président Hassan Rohani a lui affirmé lundi que l’Iran « avait réussi à empêcher efficacement la propagation de ce virus dans de nombreuses » régions du pays.

La réponse de l’Iran face à l’épidémie « a été jugée parfois comme étant au-delà des normes internationales », a déclaré M. Rohani durant une réunion par visioconférence du Mouvement des pays non alignés, retransmise à la télévision d’État.

Mais les sanctions « antidroits humains » des États-Unis contre la République islamique ont entravé ses efforts pour contrôler le virus, a-t-il ajouté, notant qu’elles empêchaient les entreprises de vendre à l’Iran leurs produits médicaux.

En 2018, le président américain Donald Trump a décidé de se retirer de l’accord international sur le nucléaire iranien (conclu en 2015) avant de réimposer de lourdes sanctions économiques contre Téhéran.

Sur le papier, les biens humanitaires (médicaments et équipements médicaux notamment, NDLR) échappent aux sanctions, mais en réalité, les banques internationales préfèrent généralement refuser une transaction impliquant l’Iran, quel que soit le produit concerné, plutôt que de courir le risque de s’exposer à des représailles des États-Unis.