(Bruxelles) Les pays membres de l’OTAN discuteront mercredi à Bruxelles de la demande d’un renforcement du rôle de l’Alliance en Irak, où les Américains ne sont plus les bienvenus après l’assassinat à Bagdad du général iranien Qassem Soleimani, a annoncé mardi son secrétaire général Jens Stoltenberg.

Le secrétaire américain à la Défense Mark Esper va soumettre cette demande à ses homologues, mais aucune décision ne sera prise, a averti Jens Stoltenberg au cours d’un point de presse au siège de l’Alliance à Bruxelles. Ce sera la première fois que cette demande sera examinée au niveau ministériel.

« Le président Donald Trump a demandé à l’OTAN de faire plus dans le cadre de répartition du fardeau. Les alliés doivent venir et faire plus pour notre défense commune et partager nos risques », a insisté l’ambassadrice des États-Unis à l’OTAN, Kay Bailey Hutchison.

PHOTO FOI-IMPACT, DÉFENSE NATIONALE

Un instructeur militaire canadien (à d.) et un soldat de l'armée irakienne durant un entraînement dans un champ de tir en Irak en août 2018, dans le cadre de la mission conjointe contre l'État islamique.

« S’ils prennent une partie de la charge de travail de la coalition internationale, notamment l’entraînement, je pense que ce sera certainement une réponse à ce que le Président Trump à demandé », a-t-elle expliqué.

« Nous allons en parler », a assuré Jens Stoltenberg, « mais nous annoncerons les décisions au moment où nous les prendrons. C’est un peu tôt ».

Jens Stoltenberg a rappelé que l’OTAN comptait des troupes en Irak, chargées de former et d’entraîner les forces irakiennes. « La mission forte de 500 personnes a été suspendue, mais nous sommes en consultations avec les autorités irakiennes », a-t-il indiqué.

Le contingent espagnol actuellement engagé au sein de la coalition internationale dirigée par les Américains pourrait renforcer la mission de l’OTAN et reprendre une partie des missions de formation et d’entraînement des troupes irakiennes, a-t-on indiqué au sein de l’alliance.

Mais la formation des forces spéciales irakiennes sera toujours assumée par les Américains dans le cadre de la coalition, a-t-on précisé.

Une évolution du dispositif nécessite l’accord des autorités irakiennes qui n’avait toujours pas été donné à la veille de la réunion des ministres de la Défense de l’OTAN.

« Nous sommes venus en Irak sur invitation des autorités irakiennes et nous resterons en Irak avec une invitation », a soutenu Jens Stoltenberg. « Nous espérons reprendre les missions d’entraînement dès que possible », a-t-il insisté.

La mission de l’OTAN a été mise en sommeil le mois dernier en même temps que les opérations de la coalition  internationale contre le groupe État islamique après la décision du Parlement irakien de demander le départ des troupes étrangères.

Une manière de cibler les 5200 militaires américains présents en Irak pour protester contre l’assassinat du général Soleimani par une frappe américaine près de l’aéroport de Bagdad le 3 janvier.