(Washington) Les États-Unis ont annoncé jeudi avoir « éliminé » au Yémen Qassem al-Rimi, chef yéménite d’Al-Qaïda dans la péninsule arabique (Aqpa), un groupe djihadiste dont se sont réclamés des auteurs d’attentats anti-occidentaux.

« Sur les instructions du président Donald Trump, les États-Unis ont mené une opération antiterroriste au Yémen et ont réussi à éliminer Qassem al-Rimi, un fondateur et le chef du groupe Al-Qaïda dans la péninsule arabique (Aqpa) », a annoncé dans un communiqué la Maison-Blanche.

Sous la direction d’al-Rimi, Aqpa a perpétré « des violences inqualifiables contre des civils au Yémen et a cherché à perpétrer et inspirer de nombreuses attaques contre les États-Unis et nos forces », a ajouté le texte.

La mort de Qassem al-Rimi « affaiblit davantage Aqpa et le mouvement mondial Al-Qaïda et cela nous rapproche de l’élimination des menaces que ces groupes posent à notre sécurité nationale », a également justifié la Maison-Blanche.

Selon l’exécutif américain, al-Rimi avait rejoint Al-Qaïda dans les années 1990, travaillant en Afghanistan pour Oussama ben Laden, responsable des attentats du 11 septembre 2001 commis aux États-Unis.

Aqpa a profité de l’affaiblissement du pouvoir central au Yémen pour renforcer son emprise dans le sud et le sud-est du pays, ravagé par la guerre depuis mars 2015.

Attentat en Floride

Le groupe Al-Qaïda dans la péninsule arabique (Aqpa) avait revendiqué la fusillade perpétrée début décembre dans une base militaire américaine à Pensacola, en Floride, ayant tué trois marins, selon un communiqué dimanche du centre américain de surveillance des sites islamistes SITE.

« Dans un discours audio de son chef, Qassem al-Rimi, Aqpa a revendiqué l’attaque en décembre 2019 de la base aéronavale de Pensacola », avait rapporté SITE.

La diplomatie américaine avait doublé en 2018 la récompense offerte pour la capture de Qassem al-Rimi, la faisant passer de 5 à 10 millions de dollars.  

Celui-ci était aussi sous le coup de sanctions du Trésor américain et de l’ONU pour sa participation à un attentat meurtrier près de l’ambassade des États-Unis à Sanaa et pour son soutien supposé au jeune Nigérian Umar Farouk Abdulmutallab qui, le jour de Noël 2009, avait tenté de faire sauter un vol Amsterdam-Detroit en cachant des explosifs dans son slip.

Les États-Unis ont intensifié leurs frappes par drones visant Al-Qaïda dans la péninsule arabique depuis l’arrivée à la Maison-Blanche de Donald Trump.  

Le président américain a par ailleurs autorisé d’autres frappes au Moyen-Orient, comme celle qui a tué début janvier à Bagdad le puissant général iranien Qassem Soleimani, un commandant des Gardiens de la Révolution.

En 2011, l’imam Anwar al-Awlaki, ex-recruteur très influent d’Al-Qaïda, né et élevé aux États-Unis avant de rejoindre le réseau d’Oussama ben Laden au Yémen, avait été tué par une frappe de drone.

Une frappe similaire avait éliminé le précédent chef d’Aqpa, Nasser al-Wahishi, en 2015.

Jalal Belaïdi, alias Abou Hamza al-Zinjibari, un important dirigeant d’Al-Qaïda dans la péninsule arabique, a lui péri début 2016 avec deux de ses gardes du corps lorsque leur voiture a été pulvérisée par une attaque de drone américain.

Les frères Chérif et Saïd Kouachi, auteurs de l’attaque le 7 janvier 2015 au siège de l’hebdomadaire satirique Charlie Hebdo à Paris, s’étaient réclamés d’Al-Qaïda dans la péninsule arabique.