(Jeddah) L’Organisation de la coopération islamique (OCI), qui regroupe plus de cinquante États musulmans, a annoncé lundi son rejet du plan du président américain Donald Trump pour résoudre le conflit israélo-palestinien, à l’issue d’une réunion extraordinaire en Arabie saoudite.

L’organisme panislamique, qui représente plus de 1,5 milliard de musulmans, dans le monde a également appelé ses membres à « ne pas coopérer de quelque manière que ce soit avec les efforts de l’administration américaine pour faire appliquer » le plan.

Ce projet, auquel les Palestiniens n’ont pas été associés, prévoit l’annexion par Israël de plus de 130 colonies et de la vallée du Jourdain, en Cisjordanie occupée. Washington y estime en outre que Jérusalem est la capitale « indivisible » de l’État hébreu, alors que les Palestiniens veulent faire de la partie orientale de la ville la capitale de l’État auquel ils aspirent.

« Ce plan américano-israélien ne répond pas aux aspirations minimales et aux droits légitimes du peuple palestinien », ont fustigé dans un communiqué les ministres des Affaires étrangères des pays membres de l’OCI, présents à Jeddah dans l’ouest de l’Arabie saoudite.

Ils ont insisté sur « le droit de l’État de Palestine à la souveraineté sur toutes les terres palestiniennes occupées en 1967, y compris Jérusalem-Est » et sur leur « ferme engagement en faveur de la solution à deux États ».

Parmi les membres de l’OCI, figurent d’importants alliés arabes des États-Unis, notamment les pays du Golfe comme l’Arabie saoudite, les Émirats arabes unis et le Qatar qui n’ont pas directement attaqué le plan américain, contrairement à l’Iran et la Turquie qui l’ont fustigé.

L’Iran, qui n’a pas de relations diplomatiques avec l’Arabie saoudite, n’a pas assisté à la réunion. Les autorités iraniennes ont accusé l’Arabie saoudite d’avoir accordé un visa tardif à son représentant qui n’a pas pu faire le déplacement à Jeddah.

A la réunion de l’OCI, le ministre palestinien Riyad al-Maliki a affirmé que le projet américain « ne pouvait être qualifié de plan de paix parce que les Palestiniens n’en font pas partie et parce qu’il élimine toute chance de paix ».

« Le plan porte les germes de sa disparition », a estimé Nevine Mossaad qui enseigne les sciences politiques à l’Université du Caire. « Avec son rejet par les Palestiniens, les Arabes et les musulmans, soyez assurés de sa mort. »