(Kiev) Kiev a accusé l’Iran d’avoir su immédiatement que l’avion de ligne ukrainien qui s’est écrasé début janvier près de Téhéran avait été abattu par des missiles, se basant sur une conversation entre un pilote iranien et les contrôleurs aériens au moment de l’écrasement.

Dans cette conversation diffusée dimanche soir par la chaîne de télévision ukrainienne 1+1, deux hommes identifiés comme un aiguilleur de l’aéroport de Téhéran et un pilote de de la compagnie Iran Aseman Airlines échangent en farsi, le second disant observer « la lueur d’un missile » puis une explosion.

« Cela prouve que la partie iranienne savait dès le début que notre avion avait été abattu par un missile, ils le savaient » dès sa chute, a réagi le président ukrainien Volodymur Zelensky dans une interview publiée sur le site de 1+1.

PHOTO CONSEIL DE LA DÉFENSE ET DE LA SÉCURITÉ NATIONALE D'UKRAINE, VIA AFP

Des inspecteurs ukrainiens analysant des débris du Boeing 737 d’Ukraine International Airlines abattu le 8 janvier à Téhéran, en Iran.

La chaîne 1+1, dont le propriétaire est un oligarque considéré comme proche de M. Zelensky et possède des parts dans la compagnie aérienne Ukraine International Airlines (UIA), propriétaire de l’avion abattu, a affirmé avoir reçu cet enregistrement « des services spéciaux ».

De son côté, un haut responsable ukrainien, Oleksiï Danilov, a exclu lundi que la fuite puisse provenir de Kiev.  

« Sur notre itinéraire, il y a des lumières, comme un missile. Il y a quelque chose ? », demande dans l’enregistrement le pilote du vol EP3768 en provenance de Chiraz (centre-sud de l’Iran), qui s’apprêtait à atterrir.

L’aiguilleur lui répond n’avoir aucune information. « À quoi ça ressemble ? À quoi ressemble cette lumière ? », demande-t-il.  

« Bah, c’est la lueur du missile », explique le pilote. Après quoi, l’aiguilleur essaie à plusieurs reprises sans succès de joindre le vol d’UAI qui venait de décoller.

« C’était une explosion, nous avons vu une très grande lumière. Je ne sais pas vraiment ce que c’était », ajoute encore le pilote.

Après plusieurs jours de dénis, les forces armées iraniennes ont reconnu le 11 janvier avoir abattu par « erreur », trois jours plus tôt, ce Boeing 737 quelques minutes après son décollage. Les 176 personnes à bord, en majorité des Iraniens et des Canadiens, ont toutes perdu la vie.