(Beyrouth) L’année 2019 est la moins meurtrière en Syrie depuis le début du conflit en mars 2011, a annoncé mardi l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH), rapportant la mort de 11 215 personnes au cours des douze mois écoulés.

Parmi les victimes on compte 3473 civils, dont 1021 enfants, selon l’OSDH, qui dispose d’un vaste réseau de sources à travers la Syrie en guerre.

« Le bilan de l’année 2019 est le moins meurtrier depuis le début du conflit », a précisé à l’AFP le directeur de l’OSDH, Rami Abdel Rahmane.

Plusieurs lignes de front se sont embrasées en 2019, notamment dans l’est syrien où des combattants kurdes et arabes, soutenus par une coalition internationale emmenée par Washington, ont proclamé en mars la fin du califat djihadiste du groupe État islamique (EI).

Par ailleurs durant l’été, le régime épaulé par l’aviation de l’allié russe a intensifié les bombardements sur la province d’Idleb, dominée par d’autres djihadistes et accueillant des groupes rebelles affaiblis dans le nord-ouest du pays.

Les violences ont tué près d’un millier de civils dans le secteur, selon l’OSDH.

Dans le nord-est, le voisin turc et des supplétifs syriens ont lancé une offensive pour éloigner de la frontière les combattants de la principale milice kurde syrienne, considérée par Ankara comme un groupe « terroriste » mais alliée des Occidentaux dans la lutte antidjihadistes.

Le conflit en Syrie a tué près de 20 000 personnes en 2018, rappelle l’Observatoire, tandis que l’année 2014 reste la plus meurtrière, avec plus de 76 000 morts.

Le conflit s’est déclenché en mars 2011 avec la répression sanglante par le régime de manifestations pacifiques réclamant des réformes démocratiques, dans la foulée du Printemps arabe. Des opposants au président Bachar al-Assad ont alors pris les armes.

La guerre s’est complexifiée au fil des ans avec l’implication de puissances étrangères et de groupes djihadistes, sur un territoire de plus en plus morcelé.

Depuis 2015, le pouvoir de Damas soutenu par ses alliés russes et iraniens a multiplié les victoires face aux rebelles et aux djihadistes, jusqu’à reprendre le contrôle de plus de 60 % du territoire.

Le conflit a fait plus de 370 000 morts depuis 2011, et jeté sur la route de l’exil des millions de Syriens.