(Ryad) Le roi Salmane d’Arabie saoudite a rencontré jeudi la directrice de la CIA après l’inculpation aux États-Unis de trois personnes, accusées d’avoir fourni à Riyad des informations sur des utilisateurs de Twitter critiques de la famille royale saoudienne.

Le souverain saoudien et Gina Haspel «ont discuté d’un certain nombre de sujets d’intérêt commun», a rapporté l’agence officielle saoudienne SPA.

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L’entretien s’est déroulé à Riyad en présence de nombreux responsables saoudiens dont le ministre des Affaires étrangères, le prince Fayçal ben Farhane et le chef des renseignements Khaled al-Humaidan.

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Gina Haspel

La justice américaine a indiqué que les trois personnes inculpées sont deux anciens employés de Twitter, un Américain et un Saoudien, ainsi qu’un autre ressortissant saoudien accusé d’avoir servi d’intermédiaire dans le transfert de données sur des utilisateurs du réseau social à la famille royale saoudienne.

Un responsable saoudien, parlant sous couvert d’anonymat, a déclaré à des journalistes à Washington que le Royaume n’avait pas encore examiné la plainte. «Mais je peux vous dire que nous attendons de tous nos citoyens qu’ils respectent les lois des pays dans lesquels ils vivent», a-t-il dit.  

Les liens entre les alliés américains et saoudiens ont été mis à l’épreuve par le meurtre du journaliste saoudien Jamal Khashoggi, critique du régime, au consulat saoudien à Istanbul.  

Selon des élus américains, la CIA a conclu à la responsabilité du prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane dans ce meurtre.

AP

Une image de Jamal Khashoggi affichée sur un mur près du consulat d'Arabie saoudite à Istanbul, où l'assassinat s'est déroulé.

Actif sur Twitter, où il était très suivi, le journaliste a été tué et démembré le 2 octobre 2018.

Tout en admettant sa responsabilité en tant que dirigeant du royaume, le prince Mohammed dément avoir été informé à l’avance de l’opération qui a mené à l’assassinat du journaliste.

Le responsable saoudien a déclaré que le président américain était au courant que «l’Arabie saoudite prenait des mesures pour traiter ce problème». «Je pense que les gens reconnaissent qu’un procès est en cours, que c’était une erreur qui n’aurait pas dû arriver», a-t-il déclaré à propos du meurtre de Jamal Khashoggi.