(Kaboul) Les résultats du premier tour de l’élection présidentielle en Afghanistan ne seront pas publiés avant le 14 novembre, près d’un mois plus tard que prévu, ce qui risque de nourrir encore les soupçons de fraude.

Le premier tour de l’élection s’est déroulé le 28 septembre et les résultats devaient être annoncés le 19 octobre. Mais la commission électorale a indiqué la semaine dernière qu’ils seraient retardés et a précisé dimanche qu’ils ne seraient dévoilés que le 14 novembre.

En annonçant la nouvelle, la présidente de la commission, Hawa Alam Nuristani, a expliqué que plusieurs incidents avaient ralenti le décompte des voix et que la commission ne voulait pas « sacrifier la transparence à la vitesse ».

Parmi ceux-ci, une tentative de piratage de source inconnue du système Dermalog, le fournisseur allemand de machines biométriques destinées à éviter que des personnes ne votent plusieurs fois, ont expliqué des responsables.

Mardi, deux policiers ont passé la nuit dans le principal centre de données électorales, censé être fermé. L’explication officielle, à savoir qu’ils voulaient simplement… s’abriter du froid, a été qualifiée de ridicule par les partisans d’Abdullah Abdullah, le principal rival du président sortant.

L’émissaire des États-Unis pour l’Afghanistan, Zalmay Khalilzad, qui était en charge des négociations avec les talibans, était entre-temps dimanche à Kaboul.

Il s’est entretenu avec le président Ashraf Ghani. « Ses points de vue et la position du gouvernement afghan relatifs à la paix ont été évoqués », a indiqué le porte-parole présidentiel, Sediq Seddiqi, sans élaborer.

L’ambassade américaine à Kaboul n’a pas fourni de commentaires, mais des responsables ont indiqué que Zalmay Khalilzad pourrait s’arrêter ensuite au Pakistan où il était déjà passé au début du mois pour des rencontres informelles avec des représentants des talibans.

Un responsable taliban au Pakistan a déclaré à l’AFP que son mouvement ne s’était pas « retiré » des négociations avec les Américains, faisant entendre par là que la balle était dans le camp des États-Unis.

Le président Donald Trump avait brutalement mis fin aux discussions bilatérales le 7 septembre, alors qu’un accord semblait imminent. Il avait justifié sa décision par la mort d’un soldat américain dans un attentat à Kaboul.

La violence a continué enfin de faire des victimes. Cinq enfants afghans au moins ont été tués dimanche par l’explosion d’une mine dans la province de Faryab, dans le nord du pays, ont indiqué des responsables afghans.

Le porte-parole de la police de la province, Karim Yourish, a accusé les talibans d’être responsables de cet attentat.

Ceux-ci n’étaient pas joignables dans l’immédiat pour un commentaire.