(Washington) Le secrétaire américain au Trésor, Steven Mnuchin participera au «Davos dans le désert», le sommet économique annuel saoudien, un an après l’assassinat de l’opposant saoudien Jamal Khashoggi.

Il devrait être accompagné de Jared Kushner, gendre et conseiller du président, une information du New York Times qui n’a pas été confirmée par la Maison-Blanche.

Steven Mnuchin se rendra en tant que «représentant du gouvernement» à cette conférence, la Future Investment Initiative, dans la riche monarchie pétrolière, à Riyad, a indiqué un porte-parole du Trésor.

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Steven Mnuchin et Jared Kushner.

Le sommet de 2018 avait été compromis par l’assassinat de l’opposant Jamal Khashoggi, également correspondant pour le Washington Post, par des agents de son pays dans le consulat d’Arabie saoudite à Istanbul le 2 octobre 2018.

Le secrétaire au Trésor avait renoncé l’année dernière à sa participation officielle à cet événement, mais avait été reçu par le prince Mohammed ben Salmane au début de la réunion qui s’était tenue quelque trois semaines après le meurtre du journaliste saoudien.

De nombreux PDG ainsi que Christine Lagarde, qui était directrice générale du FMI et le ministre français de l’économie Bruno Le Maire avaient refusé de participer.

Plusieurs responsables américains des finances et de l’industrie font cependant le déplacement cette année, tout comme Brian H. Hook, envoyé spécial du département d’État pour la politique iranienne, ou le secrétaire sortant à l’Énergie, Rick Perry.    

Le «Davos dans le désert» doit débuter mardi prochain dans le luxueux Ritz-Carlton de Riyad pour des discussions sur l’économie mondiale.

La conférence est organisée par le Fonds pour les investissements publics, le principal organisme du royaume pétrolier en charge des investissements et qui ambitionne de conduire «la transformation économique de l’Arabie saoudite».

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Mohammed ben Salmane et Donald Trump à la Maison-Blanche.

Le prince Mohammed ben Salmane, l’homme fort du pays, s’efforce de se présenter comme un réformateur et dément être impliqué dans le meurtre de Jamal Khashoggi ou en avoir été alerté à l’avance.

Le prince avait rencontré personnellement en juin le président Donald Trump en marge du sommet du G20 à Osaka, au Japon. Le président américain s’était alors félicité que les Saoudiens avaient investi 400 milliards de dollars ces dernières années aux États-Unis.

Les organisations de défense des droits humains profitent toutefois du premier anniversaire de l’assassinat de Jamal Khashoggi pour réclamer de nouveau une enquête des Nations Unies sur cette affaire.

«Les autorités saoudiennes ont fait obstacle à une recherche significative des responsabilités dans le meurtre de Khashoggi», dénonce dans un communiqué Human Rights Watch.