(Jérusalem) Le premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou a condamné « vigoureusement » jeudi « l’invasion » des forces turques dans le nord-est de la Syrie et a mis en garde contre un potentiel « nettoyage ethnique » des Kurdes dans ce secteur.

« Israël condamne vigoureusement l’invasion turque des régions kurdes en Syrie et met en garde contre un nettoyage ethnique des Kurdes par la Turquie et ses supplétifs (syriens) », a déclaré M. Nétanyahou dans un communiqué, ajoutant qu’Israël était prêt à fournir une « aide humanitaire » aux Kurdes.

La Turquie mène depuis mercredi une offensive en Syrie contre les forces kurdes, alliées des Occidentaux dans la lutte contre le groupe djihadiste État islamique (EI).

Le président américain Donald Trump, accusé d’avoir trahi ses alliés kurdes, avait laissé plus tôt cette semaine le champ libre à l’opération turque en annonçant le retrait de ses forces déployées en Syrie près de la frontière avec la Turquie.

En Israël, allié clé de Washington, le retrait américain et l’offensive turque ont suscité de vives craintes.

Certains commentateurs s’interrogent sur la possibilité que l’État hébreu soit également abandonné par les États-Unis et craignent à court terme que cette offensive turque ne permette à l’Iran, ennemi juré d’Israël, de renforcer ses positions en Syrie, où il soutient le pouvoir de Bachar al-Assad.

Benyamin Nétanyahou entretient par ailleurs des relations tendues avec le président turc Recep Tayyip Erdogan, un ardent défenseur de la cause palestinienne.

L’assaut turc en Syrie a provoqué un tollé international, plusieurs pays craignant une résurgence de l’EI.

En mars 2019, les Forces démocratiques syriennes (FDS), coalition à majorité kurde, se sont emparées de l’ultime bastion de l’EI en Syrie, à Baghouz (est). Mais le groupe djihadiste reste actif dans la clandestinité.