(Damas) Le ministre syrien des Affaires étrangères, Walid Mouallem, a affirmé mardi que le travail du comité constitutionnel, chargé de rédiger une nouvelle constitution dans ce pays en guerre depuis huit ans, ne signifiait pas l’arrêt des opérations militaires.

L’ONU a annoncé lundi la création de ce Comité, considérée comme un premier pas vers un règlement politique du conflit qui déchire le pays et a fait plus de 370 000 morts depuis 2011.  

Le Comité, qui comprendra 150 personnes, dont 50 choisies par le gouvernement, 50 par l’opposition et 50 représentants de la société civile par l’ONU, doit préparer le terrain à des élections pour mettre fin aux hostilités.  

En attendant, la formation du Comité « ne va pas à l’encontre de l’option militaire » et n’empêche pas la poursuite du « travail fait sur le terrain », a assuré M. Mouallem, dans un entretien télévisé mardi soir avec la chaine pro-gouvernementale syrienne.

« Nous sommes déterminés à libérer chaque centimètre de notre terre », a-t-il insisté, indiquant que la « guerre se poursuivra » jusqu’à la reconquête par Damas de l’ensemble du territoire.   

Appuyé par Moscou, le régime syrien a repris ces dernières années aux rebelles et aux djihadistes le contrôle de près de 60 % du territoire.  

Il a mené entre avril et août une offensive meurtrière contre la province d’Idleb (nord-ouest), dernier bastion qui lui échappe encore avec le nord-est, sous contrôle kurde.

Fin août, une trêve unilatérale à Idleb a été annoncée par Moscou mais celle-ci reste fragile.

« Nous n’accepterons aucune intervention étrangère dans l’élaboration de notre constitution », a poursuivi le chef de la diplomatie syrienne, selon lequel le Comité constitutionnel devra se réunir une première fois le 30 octobre à Genève.  

Le maintien de la présence militaire américaine et turque sur le sol syrien risque également d’« entraver le travail de ce Comité », a-t-il mis en garde.   

Lundi, les États-Unis ont salué la création de cette nouvelle entité syrienne chargée de la Constitution. « Même si beaucoup reste à faire, c’est un pas encourageant vers une solution politique du conflit syrien », a estimé la porte-parole du département d’État, Morgan Ortagus.

L’Europe et les États-Unis ont conditionné toute aide à la reconstruction de la Syrie, dont le coût est estimé à 400 milliards de dollars, à de réels progrès vers une solution politique.