(Jérusalem) La « Liste unie », qui rassemble les partis majoritairement arabes en Israël, forte de treize députés, a annoncé dimanche qu’elle allait recommander le centriste Benny Gantz, dont le parti est arrivé en tête des scrutins aux législatives mardi dernier, pour être le prochain premier ministre.  

Le président israélien Reuven Rivlin a commencé dimanche en début de soirée les consultations avec les partis politiques pour désigner celui qui sera chargé de former un gouvernement de coalition.

Les législatives du 17 septembre ont abouti à une situation de blocage, aucun des deux favoris, Benny Gantz et le premier ministre sortant, Benyamin Nétanyahou, n’étant en mesure de parvenir aux 61 sièges de majorité.

Dans une tribune publiée dans le New York Times quelques minutes avant son rendez-vous avec le président israélien, la tête de liste des députés arabes, Ayman Odeh, a annoncé qu’il soutenait Benny Gantz pour prendre la tête du prochain gouvernement.  

Il s’agit d’une première depuis 1992, lorsque cinq députés de deux partis majoritairement arabes avaient permis à Yitzhak Rabin d’obtenir une majorité avant les accords d’Oslo.  

« Au nom de la Liste unie, je recommande que le président d’Israël choisisse Benny Gantz, le dirigeant du parti centriste Bleu-blanc, pour être le prochain premier ministre […] afin de créer la majorité nécessaire pour empêcher M. Nétanyahou de briguer un autre mandat », a-t-il écrit dans le quotidien américain. « Ce doit être la fin de sa carrière politique ».  

Le parti Balad, qui fait partie de la Liste unie et dont trois représentants ont été élus au Parlement, a cependant annoncé qu’il ne soutenait pas cette recommandation.  

Même fort du soutien de la totalité de la Liste unie, le parti de Benny Gantz, qui a obtenu 33 sièges sur les 120 du Parlement, ne peut compter pour l’instant que sur 57 élus.

Son rival, M. Nétanyahou, premier ministre sortant et le plus pérenne de l’histoire d’Israël, a remporté 31 sièges avec son parti le Likoud et peut réunir jusqu’à 55 élus.  

Le président Rivlin, dont la fonction est quasi symbolique, jouera donc un rôle politique clé au cours des prochains jours en désignant celui qui sera chargé de former le gouvernement.

« Je suis convaincu qu’il faut former un gouvernement stable avec les deux grands partis », a-t-il affirmé dimanche soir.