(Doha) Les talibans ont salué mardi de nouveaux « progrès » dans leurs négociations avec les États-Unis à Doha, dont le secrétaire d’État américain Mike Pompeo a dit penser qu’elles permettraient d’aboutir à un retrait rapide et conséquent des soldats américains d’Afghanistan après 18 ans de guerre.

Le neuvième cycle de pourparlers directs entre Américains et insurgés afghans au Qatar, qui s’est ouvert jeudi, n’a pas encore débouché sur l’accord que plusieurs responsables américains présentaient comme imminent la semaine dernière. Les négociateurs discutent le moindre mot dans le projet de texte.

« Nous avons enregistré des progrès lors de ce round et nous finalisons les points » en suspens, a toutefois déclaré mardi aux journalistes Suhail Shaheen, un porte-parole des talibans.

Selon lui, un accord est possible « dès que les points en suspens seront finalisés ».

L’accord espéré devrait prévoir un retrait de tout ou partie des soldats américains déployés en Afghanistan, actuellement entre 13 000 et 14 000, avec un calendrier à la clé.  

Il s’agit de la principale revendication des talibans, qui s’engageraient en retour à ce que les territoires sous leur contrôle ne soient plus utilisés par des groupes « terroristes ».

Un cessez-le-feu entre insurgés et Américains, ou tout au moins une « réduction de la violence », devrait aussi figurer dans le texte, qui serait historique, 18 ans après l’invasion de l’Afghanistan par les États-Unis pour chasser les talibans du pouvoir, dans la foulée des attentats du 11 septembre 2001.

Washington espère conclure un accord d’ici le 1er septembre, avant les élections afghanes prévues le même mois et la présidentielle américaine en 2020.

Dans un discours devant des anciens combattants à Indianapolis, dans l’État américain de l’Indiana, Mike Mompeo a assuré que le président Donald Trump était « déterminé à faire en sorte que nous prenions les bonnes décisions ».

« Ses ordres à mon égard et à celui de mes collègues militaires sont clairs : nous voulons ramener nos gars à la maison le plus rapidement possible, et aussi nombreux que possible, et nous voulons être certains que la terreur ne frappe plus jamais les États-Unis », a-t-il lancé.

« Nous pouvons faire tout cela, et nous le ferons », a-t-il ajouté.

Les spéculations vont bon train sur l’ampleur et le rythme du retrait américain, et sur le maintien ou non en Afghanistan d’une force contre-terroriste. De la même manière, le sort de l’armée afghane après un départ de l’US Army est au cœur des interrogations.

L’émissaire américain Zalmay Khalilzad avait affirmé lundi à Doha que son pays défendrait « les forces afghanes maintenant et après n’importe quel accord avec les talibans ».  

Selon lui, les deux parties sont d’accord pour que « l’avenir de l’Afghanistan soit déterminé par des négociations interafghanes ».

Le porte-parole des talibans a aussi confirmé que « toutes les questions internes » seraient discutées lors de négociations interafghanes censées démarrer à Oslo après un éventuel accord à Doha.