(Jérusalem) Israël a annoncé mardi avoir démoli 12 bâtiments de Palestiniens qu’il considérait illégaux lors d’une opération controversée la veille au sud de Jérusalem, près de la barrière de séparation isolant la Ville sainte de la Cisjordanie occupée.  

Des responsables palestiniens, de l’Union européenne (UE) et de l’ONU ont condamné les démolitions de ces maisons palestiniennes, dont la plupart étaient encore en construction à Sour Baher, quartier à cheval entre Jérusalem et la Cisjordanie, territoire palestinien occupé depuis 1967 par Israël.

L’Arabie saoudite a également condamné mardi «les autorités d’occupation israéliennes pour la démolition de dizaines de maisons», appelant la communauté internationale à «stopper cette agression et la dangereuse escalade visant les Palestiniens», selon l’agence officielle saoudienne SPA.

Israël affirme que les immeubles visés ont été construits très près de la «barrière de sécurité» dont il a commencé la construction en 2002, pendant les violences de la seconde Intifada (soulèvement palestinien), pour se protéger des attaques venues de Cisjordanie occupée.  

Israël a établi une zone tampon de 100 à 300 mètres autour de la barrière de séparation, selon le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l’ONU (OCHA).

REUTERS

Les démolitions ont été approuvées par la Cour suprême israélienne.  

Les dirigeants palestiniens ont exprimé leur indignation devant les démolitions. Selon eux, la plupart des bâtiments étaient situés dans des zones censées être sous contrôle civil de l’Autorité palestinienne, en vertu des accords d’Oslo.

Lundi avant l’aube, des centaines de policiers et de soldats israéliens ont bouclé des bâtiments dans le quartier, tandis que des résidents et des militants ont été évacués.

Le Cogat, l’organe israélien relevant du ministère de la Défense et chargé des opérations civiles dans les Territoires palestiniens, a déclaré dans un communiqué que «12 bâtiments et deux fondations ont été démolis», ajoutant qu’ils étaient «construits illégalement».  

La Cour suprême israélienne «a décidé que les bâtiments pourraient être démolis car ils constituent un danger dans la zone de la barrière de sécurité», selon le Cogat.  

D’après l’OCHA, 24 personnes issues de trois familles, dont 14 enfants, ont été déplacées. Mais ces démolitions affectent plus largement plus de 300 personnes, a précisé le Bureau.  

Avant les démolitions, l’OCHA avait déclaré que les bâtiments comportaient environ 70 appartements.  

Le 18 juin, les autorités israéliennes avaient informé certains résidents du quartier de Sour Baher de leur intention de démolir leurs habitations, leur donnant 30 jours pour évacuer les lieux.

Les résidants craignent que 100 autres bâtiments dans la région ne soient également menacés de démolition dans un avenir proche.

Depuis 1967, Israël occupe la Cisjordanie et Jérusalem-Est, qui a par la suite été annexée, une décision jamais reconnue par la communauté internationale.