(Washington) Le président Trump a relativisé mardi la portée de l’attaque de deux tankers en mer d’Oman, attribuée par Washington à l’Iran, minimisant par ailleurs l’importance stratégique de cette zone pour les États-Unis.

«Jusqu’ici, cela a été très limité», a-t-il déclaré dans un entretien au magazine Time.

Tout en réaffirmant la conviction des services de renseignement américains selon lesquels l’Iran est derrière ces attaques, il a insisté sur le fait que la région était moins stratégique qu’avant pour les États-Unis sur le plan énergétique.

«D’autres pays se fournissent très largement en pétrole dans cette région», a-t-il souligné. «Pour nous, ce sont de très faibles quantités. Nous avons fait d’énormes progrès sur l’énergie au cours des deux ans et demi écoulés», a-t-il ajouté.

«Nous ne sommes plus dans la position dans laquelle nous étions auparavant au Moyen-Orient», a-t-il encore dit.

Les États-Unis ont importé au mois de mars 1,1 million de barils de pétrole brut et de produits raffinés par jour en provenance des pays du «golfe persique» d’après l’Agence américaine d’information sur l’Énergie (EIA), soit 12,5% du total de leurs importations. Contre près de 25% au début des années 2000.

La classification de «golfe persique» de l’EIA comprend l’Arabie saoudite, le Qatar, les Émirats arabes unis, Bahreïn, l’Iran, l’Irak et le Koweït.

Entre-temps, les États-Unis sont devenus un acteur incontournable du marché pétrolier après la révolution du pétrole de schiste dans les années 2000, offrant ces derniers mois au marché américain la place de premier producteur mondial de pétrole brut, avec plus de 12 millions de barils par jour.

Le pays importe structurellement moins d’or noir en provenance de l’ensemble des pays du monde depuis 2006, et a laissé en 2017 la place de premier importateur mondial à la Chine, d’après l’EIA.

Alors que la tension est montée à la suite de l’attaque des deux tankers, dans quelles conditions le président américain envisagerait-il le recours à la force militaire face à l’Iran?

«Je le ferais certainement sur la question des armes nucléaires», a-t-il répondu.  

«Pour le reste, je laisse un point d’interrogation», a-t-il ajouté, quelques heures après l’annonce par le Pentagone de l’envoi de 1000 militaires supplémentaires au Moyen-Orient.

Deux tankers, norvégien et japonais, ont été la cible jeudi d’attaques d’origine indéterminée alors qu’ils naviguaient près du détroit d’Ormuz, un passage maritime stratégique à l’échelle mondiale.

L’Iran a démenti toute implication, jugeant les accusations américaines «sans fondement».

Ces attaques interviennent un mois après le sabotage de quatre navires, dont trois pétroliers, au large des Émirats arabes unis. Washington avait alors déjà montré du doigt Téhéran, qui avait également démenti.