(Damas) La défense antiaérienne syrienne a abattu dans la nuit de mardi à mercredi « des missiles » israéliens dans le sud de la Syrie, ont indiqué les médias d’État, l’Observatoire syrien des droits humains (OSDH) faisant état de frappes ayant visé des positions du Hezbollah libanais.

L’attaque est survenue vers deux heures du matin (19 h 00 à Montréal) contre le secteur de Tall al-Hara dans la province de Deraa située non loin du plateau du Golan en partie occupé et annexé par Israël, a indiqué Sana.  

L’agence officielle syrienne précise que « les dommages se limitent à des dégâts matériels » et qu’« il n’y a pas eu de pertes humaines ».

« Les batteries de la défense antiaérienne de l’armée syrienne ont fait face à une agression israélienne menée avec des missiles sur Tall al-Hara, dans la région sud, et un certain nombre (de missiles) ont été abattus », a indiqué Sana.

Selon l’OSDH, l’aviation israélienne a visé deux sites, où se trouve le Hezbollah, allié-clé de Damas et de Téhéran, et ennemi juré de l’État hébreu.

« Toutes les positions visées, le Hezbollah y était présent », a indiqué à l’AFP le directeur de l’OSDH Rami Abdel Rahmane.    

Israël a toujours affirmé son intention de continuer à viser les positions tenues par l’Iran ou le Hezbollah en Syrie, et qu’il ne laisserait pas Téhéran s’implanter à sa frontière.

Parmi les cibles visées dans la nuit, l’OSDH évoque Tall al-Hara, la colline la plus élevée de l’ouest de la province de Deraa, proche d’Israël, selon l’OSDH.  

« Guerre électronique »

Le Hezbollah y a érigé des radars alors que le régime syrien y a installé des batteries antiaériennes, d’après l’Observatoire qui dispose d’un vaste réseau de sources dans la Syrie en guerre.

Les missiles israéliens ont également visé la ville de Qouneitra, dans la zone tampon démilitarisée qui sépare la partie syrienne du plateau du Golan de la partie occupée par Israël.  

Selon l’OSDH, des combattants du Hezbollah sont stationnés dans la partie contrôlée par Damas de la zone démilitarisée.     

De son côté, Sana a accusé Israël de mener « une guerre électronique » et d’avoir ainsi « brouillé des radars », sans préciser les cibles visées par Israël.  

Depuis le début du conflit syrien en 2011, l’État hébreu a mené plusieurs raids contre des positions militaires du pouvoir de Bachar al-Assad mais aussi ses alliés, l’Iran et le Hezbollah.

Les derniers bombardements remontent à début juin. L’armée israélienne avait frappé en 24 heures plusieurs positions des forces loyales au régime de Bachar al-Assad, tuant 15 combattants selon l’OSDH.

En mai, Israël avait aussi visé la province de Qouneitra.  

En janvier, Israël avait frappé des positions iraniennes en Syrie, disant agir en riposte à un tir de missile iranien venu du pays en guerre. Selon l’OSDH, 21 personnes, principalement des Iraniens, avaient été tuées dans ces frappes.

Déclenché avec la répression de manifestations par le pouvoir de Bachar al-Assad, le conflit en Syrie s’est complexifié avec l’implication de puissances étrangères. Il a fait plus de 370 000 morts et des millions de déplacés et réfugiés.