Un attentat-suicide au véhicule piégé contre un convoi militaire a provoqué lundi la mort de trois soldats américains et d'un salarié d'une société privée travaillant pour l'armée américaine, a annoncé la mission de l'OTAN en Afghanistan.

Trois autres soldats ont été blessés dans l'explosion survenue à l'extérieur de la base aérienne de Bagram, la plus grande base militaire américaine en Afghanistan, précise le communiqué.

La nationalité du salarié de la société privée n'a pas été communiquée.

L'attentat revendiqué par les talibans porte à sept le nombres des soldats américains tués depuis le début de l'année dans ce pays en guerre, contre 12 au total en 2018.

D'après Salim Noori, un porte-parole de la police de la province de Parwan, où se situe Bagram, à une cinquantaine de kilomètres au nord de la capitale Kaboul, l'explosion s'est produite à 17h40 heure locale.

Le véhicule piégé «visait un convoi de soldats de la coalition», a-t-il affirmé.

Le gouverneur du district de Bagram, Abdul Shakoor Quddusi, a déclaré qu'un attentat-suicide à la voiture piégée avait ciblé «un véhicule blindé transportant des membres des forces étrangères» à proximité d'une entrée de la base et que la zone était «bouclée».

Les talibans ont revendiqué l'attentat sur le compte Twitter de leur porte-parole Zabihullah Mujahid, annonçant qu'un «convoi américain (avait) été pris pour cible par une voiture piégée à la porte numéro 3 de la base aérienne de Bagram».

«Un véhicule blindé a été complètement détruit, plusieurs envahisseurs ont été tués ou blessés», ont-ils poursuivi.

Le tweet du porte-parole était accompagné d'une photo où seul une volute de fumée était visible.

Négociations

Près de 2300 soldats américains sont morts et plus de 20 400 ont été blessés en Afghanistan depuis fin 2001, quand une coalition internationale menée par les États-Unis a chassé les talibans du pouvoir. 

Le nombre des morts dans les rangs américains a toutefois fortement chuté après 2014, quand la mission de combat de l'OTAN s'est achevée pour être remplacée par une mission de conseil et de formation des forces afghanes (Resolute Support). 

Les États-Unis, au sommet de leur présence, ont compté jusqu'à 100 000 militaires en Afghanistan. 

Quelque 14 000 s'y trouvent encore dans le cadre de Resolute Support, qui voit aussi Washington fournir un important soutien aérien aux troupes afghanes.  

En janvier, le président afghan Ashraf Ghani avait de son côté affirmé que 45 000 membres des forces de sécurité nationales avaient été tués depuis qu'il avait pris ses fonctions en septembre 2014. 

Depuis l'été dernier, des négociations sont en cours entre les États-Unis et les talibans pour mettre un terme à 17 années de conflit. 

À la dernière session de pourparlers qui s'est conclue le 12 mars, l'émissaire américain pour la paix, Zalmay Khalilzad, avait fait état de «vraies avancées», évoquant un «accord préliminaire» sur les «garanties» que ces insurgés islamistes doivent fournir en matière de contreterrorisme et sur le «retrait des troupes» américaines d'Afghanistan. 

Le calendrier et les mesures détaillées doivent être «finalisés», avait-il précisé. Aucune date pour de prochains pourparlers n'a été avancée. 

M. Khalilzad a terminé dimanche à Kaboul une semaine d'entretiens avec différents responsables politiques et membres de la société civile. 

À son départ, il s'est félicité d'un futur «dialogue intra-afghan», des représentants talibans et afghans ayant annoncé une prochaine rencontre afin d'échanger «des points de vue». Elle devrait se dérouler à Doha le 14 avril. 

Une première rencontre entre talibans et membres de l'opposition au gouvernement du président Ashraf Ghani avait eu lieu en février à Moscou.