(Riyad) L’Arabie saoudite organise un forum des médias à partir de lundi à Riyad, quelques jours seulement après une répression ciblant des écrivains et blogueurs et un an après le meurtre du journaliste Jamal Khashoggi.

Théâtre d’une répression accrue des libertés selon les ONG, le royaume cherche à redorer son image sur la scène internationale après des critiques sur son bilan en matière de droits humains et alors qu’il se prépare à accueillir le sommet du G20 en novembre prochain.

Première conférence de ce genre, le Forum saoudien des médias accueille lundi et mardi plus de 1000 journalistes de médias arabes et internationaux autour de la question des «opportunités et défis» du secteur, selon les organisateurs.  Une cérémonie de remise des prix est notamment prévue.

«Nous croyons en l’importance du rôle que jouent les médias aujourd’hui et en la liberté et l’indépendance de la presse», a déclaré Mohammed al-Harthi, le président de ce forum, dans un communiqué.

Cette année, l’Arabie saoudite figure à la 172e place sur 180 pays du classement mondial de la liberté de la presse de Reporters sans Frontières (RSF).

Le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane, homme fort du royaume, a fait face à un scandale mondial après le meurtre du journaliste et critique du royaume Jamal Khashoggi par des agents saoudiens dans le consulat de son pays à Istanbul en octobre 2018.

AP

Jamal Khashoggi

En juin, une experte de l’ONU a conclu qu’il existait des preuves suffisantes pour ouvrir une enquête sur la responsabilité de Mohammed ben Salmane dans cette affaire. Ce dernier a dit assumer la responsabilité du meurtre mais nié en avoir eu connaissance avant qu’il ne soit commis.

Alors que l’Arabie saoudite accueillera les dirigeants des principales puissances économiques mondiales en novembre 2020, les organisations de défense des droits humains ont exhorté les États membres du G20 à faire pression sur le royaume.

Riyad a arrêté lundi dernier au moins neuf personnes, dont des journalistes et des écrivains, certains ayant été libérés par la suite, lors d’une nouvelle campagne de répression, selon des militants.

En avril, RSF a rencontré des hauts responsables saoudiens à Riyad pour réclamer la libération de 30 journalistes détenus, sans succès, selon l’organisation.