(Washington) Un haut responsable américain a critiqué dans un rapport le manque d’efforts de l’administration Trump pour empêcher l’offensive turque en Syrie, qui a selon lui causé un «nettoyage ethnique», a rapporté jeudi le New York Times.

William Roebuck, l’envoyé américain de la coalition internationale contre le groupe armé État islamique (EI), a dans un rapport fustigé les «efforts déterminés de nettoyage ethnique» de la part de la Turquie et de ses alliés à l’encontre des Kurdes en Syrie qui «ne peuvent être que définis comme des crimes de guerre ou du nettoyage ethnique», selon le quotidien américain.

«Un jour, lorsque l’histoire diplomatique sera écrite, on se demandera ce qu’il s’est passé ici et pourquoi des responsables n’ont pas fait plus pour empêcher ça, ou au moins dénoncer plus fermement auprès de la Turquie son comportement», cite le New York Times, qui a obtenu ce rapport.

La porte-parole du département d’État américain a refusé de dire si ces «prétendues communication internes privées» étaient vraies.  

«Cela dit, nous avons été clairs sur le fait que nous nous opposions fermement à la décision du président Erdogan d’entrer en Syrie et nous avons tout fait, à part une confrontation militaire, pour l’éviter», a assuré Morgan Ortagus.

AFP

Morgan Ortagus

Elle a ajouté que les États-Unis avaient pris au sérieux les informations selon lesquelles des combattants soutenus par les Turcs auraient commis des exactions, dont le meurtre de civils.  

«Ces questions demeurent et nous avons porté la question aux échelons les plus élevés de l’État turc», a-t-elle précisé.  

La Turquie avait lancé son opération militaire après l’annonce par M. Trump du retrait des troupes américaines déployées en Syrie le long de la frontière avec la Turquie, ce qui a été interprété par un feu vert accordé à Ankara.

Fortement critiqué, y compris dans son propre camp, M. Trump a ensuite durci le ton et autorisé des sanctions contre la Turquie, qui ont été levées après qu’Ankara eut suspendu son offensive en Syrie aux termes d’un accord conclu entre M. Erdogan et le vice-président Mike Pence.

Les présidents turc et américain doivent se rencontrer à la Maison-Blanche le mercredi 13 novembre.