(Beyrouth) Les principaux partis libanais, conspués depuis plusieurs jours dans les rues de pays, ont accepté une série de réformes proposées par le premier ministre Saad Hariri, a-t-on appris dimanche de source gouvernementale.

Face à la pression de la rue, M. Hariri avait donné vendredi trois jours à son gouvernement pour avaliser ces réformes jusque-là bloquées par les divisions politiques, un ultimatum qui expire lundi en début de soirée.

Les principaux dirigeants politiques ont répondu dimanche à cet ultimatum, acceptant notamment de ne plus imposer de nouveaux impôts et un programme de privatisations, a indiqué à l’AFP un responsable du gouvernement sous couvert de l’anonymat.

M. Hariri « a envoyé son plan à toutes les parties concernées et a reçu leur accord », a indiqué ce responsable, citant notamment les deux grandes formations ayant la majorité au gouvernement, le Mouvement patriotique libre (MPL) et le Hezbollah. Un conseil des ministres devrait donner lundi matin son approbation formelle, en présence du président Michel Aoun.

Les dernières manifestations ont été déclenchées par l’annonce inopinée jeudi d’une nouvelle taxe sur les appels effectués via les applications de messagerie Internet comme WhatsApp.  

PHOTO ANWAR AMRO, AGENCE FRANCE-PRESSE

Dimanche, pour le 4e jour consécutif, les Libanais sont descendus dans tout le pays pour réclamer le départ de l’ensemble de la classe politique.

Le discours télévisé du lendemain de M. Hariri a été largement interprété par les manifestants comme une tentative de sauver in extremis la classe politique huée dans la rue pour sa corruption et son incapacité à conduire des réformes dans un pays aux infrastructures déliquescentes.

Dimanche, pour le 4e jour consécutif, les Libanais sont descendus dans tout le pays pour réclamer le départ de l’ensemble de la classe politique. La mobilisation a encore gagné en ampleur pour atteindre plusieurs centaines de milliers de personnes.