(new York) Le président iranien Hassan Rohani a réclamé mercredi à l’Arabie saoudite d’arrêter ses opérations militaires au Yémen, après les attaques menées le 14 septembre contre des installations pétrolières saoudiennes attribuées à Téhéran.

«La sécurité de l’Arabie saoudite sera garantie avec l’arrêt de l’agression au Yémen plutôt qu’en invitant des étrangers» à y intervenir, a-t-il déclaré à l’Assemblée générale des Nations unies.

L’Arabie saoudite est à la tête d’une coalition de pays arabes qui interviennent militairement au Yémen depuis 2015. En soutien du gouvernement yéménite, cette coalition combat les rebelles Houthis, soutenus de leur côté par l’Iran.

La guerre menée par ces différents acteurs contribue au Yémen à ce que l’ONU a qualifié de pire crise humanitaire au monde, avec une population menacée de famine et des milliers de victimes.

Les Houthis ont revendiqué les attaques le 14 septembre contre des installations pétrolières saoudiennes. Les Saoudiens, les États-Unis et les Européens ont accusé l’Iran de porter une responsabilité dans ces raids, ce que Téhéran a démenti.

Lors de son discours, Hassan Rohani a proposé aux pays du Golfe, dont l’Arabie saoudite, grand rival régional de l’Iran, de créer une «Coalition de l’espoir» qui apporterait la sécurité et la coopération au niveau régional. Cette coalition reposerait sur les principes de non-agression et de non-ingérence, avait précisé en début de semaine le chef de la diplomatie iranienne, Mohammad Javad Zarif.

«La sécurité de la région sera assurée lorsque les troupes américaines en seront parties», a jugé le président iranien, en soulignant que les États-Unis n’étaient pas un «voisin» au Moyen-Orient.

Lors d’une réunion ministérielle du Conseil de sécurité de l’ONU sur la coopération avec des instances régionales, Mohammad Javad Zarif a souligné que l’un des objectifs de la coalition proposée était de «coopérer pour éradiquer le terrorisme, l’extrémisme et les tensions».

Elle viserait aussi «à résoudre pacifiquement toutes les tensions régionales et les conflits comme à les prévenir via un système d’alerte précoce et une communication renforcée», a-t-il dit.

La coalition permettrait également d’«assurer la sécurité énergétique, la liberté de navigation et les flux libres de pétrole», a enfin assuré le ministre iranien.