(Ryad) Le chef du groupe État islamique (EI) au Yémen a été arrêté lors d’une opération menée début juin dans ce pays par les forces spéciales saoudiennes et yéménites, a annoncé mardi la coalition militaire qui intervient contre les insurgés Houthis.

Le dénommé Abou Oussama al-Mouhajir a été arrêté, ainsi que son responsable des finances et d’autres membres de ce groupe djihadiste, a indiqué le porte-parole de la coalition dans un communiqué diffusé par l’agence saoudienne SPA.

L’identité de l’« émir de Daesh », acronyme arabe de l’EI, au Yémen était peu connue jusqu’ici.

L’EI s’est implanté au Yémen à la faveur du conflit qui a éclaté en 2014 entre le gouvernement et les rebelles Houthis, et se posait en concurrent d’Al-Qaïda qui avait une présence plus ancienne dans le pays.

Le groupe a revendiqué plusieurs attentats spectaculaires dans le pays en guerre, dont une attaque à Sanaa début juillet 2015 (28 morts) et une autre contre une caserne à Aden (sud) qui a coûté la vie à 35 soldats en décembre 2016.

Selon le colonel saoudien Turki al-Maliki, porte-parole de la coalition sous commandement saoudien intervenant au Yémen, l’opération des commandos saoudiens et yéménites a été menée le 3 juin et n’a duré que dix minutes.

Il n’a pas précisé le lieu exact de cette opération, mais indiqué qu’elle avait été lancée contre une maison dans laquelle se trouvaient, outre les membres du groupe, trois femmes et trois enfants.

Ces derniers, ainsi que les civils habitant près de la maison ciblée, n’ont pas été blessés pendant l’assaut.

Des armes, des équipements de localisation et de communication ainsi que des ordinateurs ont été saisis, selon le porte-parole, qui n’a pas indiqué où l’opération avait eu lieu.

Des photos publiées par les autorités saoudiennes montrent des hommes menottés et aux yeux bandés, sous la garde de soldats.

L’opération a « porté un coup dur au groupe terroriste » de l’EI, a-t-il estimé, réaffirmant également l’intention de l’Arabie saoudite, qui conduit la coalition militaire au Yémen depuis mars 2015, de « poursuivre, avec ses partenaires, sa lutte contre les groupes terroristes ».

Pour le vice-ministre saoudien de la Défense, Khaled ben Salmane, « Al-Qaïda et (l’EI) ont depuis longtemps déclaré que l’Arabie saoudite était leur ennemi numéro un. »

« Le royaume considère cette déclaration comme un insigne d’honneur », a-t-il affirmé sur Twitter. « Nous ne nous arrêterons pas jusqu’à ce que le terrorisme et l’extrémisme […] soient entièrement éradiqués. »