(Washington) La Commission américaine sur la liberté religieuse internationale a appelé vendredi à prendre des mesures contre l’allié saoudien après l’exécution de 37 de ses citoyens, en majorité des musulmans chiites.      

Cette commission dont les membres, au rôle de conseil, sont nommés par le président et des parlementaires, a exhorté le département d’État américain à «cesser de donner un laissez-passer» à l’Arabie saoudite.  

Dans son rapport annuel mandaté par le Congrès, le département d’État a classé l’Arabie saoudite parmi les pays suscitant une «préoccupation spécifique» pour ses violations des libertés religieuses, ce qui devrait normalement conduire Washington à prendre des mesures punitives, comme l’imposition de sanctions économiques.  

Mais les chefs successifs de la diplomatie américaine ont, chaque année, accordé une exemption à Riyad, invoquant des intérêts de sécurité nationale.

«L’exécution, par le gouvernement saoudien, de ces musulmans de la minorité chiite, sur la base de leur identité religieuse et de leur militantisme pacifique n’est pas seulement choquante mais contredit aussi directement le récit officiel du gouvernement (disant) travailler […] pour améliorer les conditions de la liberté religieuse», a indiqué dans un communiqué le président de la commission américaine, Tenzin Dorjee.  

La commission exhorte par ailleurs la diplomatie américaine à mettre fin à l’exemption accordée à Riyad après cette exécution collective.      

Amnistie internationale a dénoncé ces exécutions et indiqué dans un communiqué que la majorité des suppliciés étaient des chiites.

Le Haut-Commissariat de l’ONU aux droits de l’Homme a de son côté affirmé qu’au moins trois des 37 personnes exécutées étaient mineures au moment de leur condamnation.

Le président Trump n’a pas fait de commentaires à la suite de cette exécution de masse, bien que le département d’État ait pressé «l’Arabie saoudite et tous les gouvernements» à respecter la liberté de religion.

L’administration Trump considère l’Arabie comme un partenaire de taille en raison de ses achats d’armes américaines, ses réserves de pétrole et son hostilité envers l’Iran, l’une des bêtes noires de Washington.