Des pèlerins du monde entier se sont rassemblés lundi pour Noël près de la basilique de la Nativité à Bethléem, le lieu de naissance de Jésus selon la tradition chrétienne, fréquenté cette année par un nombre de visiteurs en hausse.

Comme de coutume, des scouts palestiniens habillés de bleu, jaune ou beige ont défilé vers midi au son des cornemuses et des tambours sur la place de la Mangeoire, située près de la basilique et où se dresse un imposant sapin de Noël.

C'est dans cette ambiance festive et sous un pâle soleil d'hiver, qu'une foule bon enfant s'est massée derrière des barrières pour apprécier le spectacle dans le calme et que des chants de Noël en arabe ont été diffusés par des haut-parleurs.

Nigérians, Français ou Palestiniens, des centaines de fidèles ayant fait le déplacement jusqu'à Bethléem pourront cette année admirer les chatoyantes mosaïques de la basilique de la Nativité qui datent de l'époque des Croisades et qui ont été récemment restaurées.

« C'est une belle opportunité d'être dans un endroit aussi symbolique pour Noël », a estimé Léa Gudel, une étudiante française de 21 ans en échange universitaire à Jérusalem.

Meilleure saison touristique

« Voir la messe de minuit à Bethléem ce n'est pas donné à tout le monde », a renchéri Maurice Le Gal, un Français de 75 ans qui avait déjà fait le voyage il y a sept ans pour célébrer Noël à Bethléem et Jérusalem.

L'archevêque Pierbattista Pizzaballa, administrateur apostolique du patriarche latin de Jérusalem, va célébrer en soirée la traditionnelle messe de minuit dans l'église Sainte-Catherine, située à proximité de la basilique de la Nativité.  

Le président palestinien Mahmoud Abbas et d'autres dignitaires palestiniens devraient y participer.

La basilique de la Nativité, inscrite au patrimoine mondial de l'UNESCO, demeure une destination religieuse et touristique majeure, même si les chrétiens ne sont plus les plus nombreux par rapport aux musulmans à Bethléem et ses alentours en Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis plus de cinquante ans.

En 2017, les célébrations de Noël y avaient été assombries par les tensions résultant de la reconnaissance américaine de Jérusalem en tant que capitale d'Israël.  

Cette décision unilatérale prise le 6 décembre 2017 par le président Donald Trump a provoqué des manifestations quasi quotidiennes dans les territoires palestiniens, y compris à Bethléem, ville séparée de Jérusalem par un mur érigé par les autorités israéliennes.

« Cette année c'est beaucoup plus tranquille, bien mieux que l'an dernier », s'est réjoui Abeer Nassr, une Palestinienne chrétienne originaire de Beit Sahour, une localité proche de Bethléem.

« Malgré le contexte politique, chaque fois je me sens de plus en plus heureuse de célébrer (Noël) », a-t-elle dit, accompagnée de ses enfants.

« Respect »

Après plusieurs années de baisse de fréquentation dues aux retombées du conflit israélo-palestinien, le tourisme enregistre en 2018 sa meilleure saison depuis des années à Bethléem, les hôtels affichant des taux d'occupation particulièrement élevés pour la période de Noël, a indiqué Elias Al-Arja, président de l'Association des hôtels palestiniens.

Lundi soir, le pape François, chef spirituel de 1,2 milliard de catholiques, doit célébrer à Rome la messe de Noël à 20 h 30 GMT, avant la traditionnelle bénédiction « Urbi et Orbi » mardi.

Ailleurs, la ville de Barcelone, déjà victime d'un attentat en 2017, était en état d'alerte après un avertissement des autorités américaines au sujet d'un risque d'attaque terroriste pour les fêtes de fin d'année.

La reine Élisabeth II profitera de son côté mardi de son traditionnel discours de Noël pour appeler les Britanniques, très divisés sur le Brexit, à faire preuve de « respect » les uns envers les autres, selon des extraits publiés à l'avance.

Aux États-Unis, le périmètre où déambulent habituellement les passants autour de l'« arbre de Noël national » près de la Maison-Blanche était fermé, en raison de la troisième journée de shutdown, après l'échec des tractations au Congrès sur le financement d'un mur à la frontière mexicaine voulu par Donald Trump.