Le procureur général adjoint israélien veut inculper de corruption le premier ministre Benyamin Nétanyahou contre lequel il estime disposer de suffisamment de preuves dans au moins une des enquêtes le visant, ont indiqué mercredi les médias locaux.

Shay Nitzan, bras droit du procureur général, Avichai Mandelblit, a affirmé mercredi lors d'un congrès économique avoir transmis au bureau de son chef ses recommandations concernant les enquêtes pour corruption visant M. Nétanyahou, sans en préciser la teneur.

Mais l'ensemble des médias israéliens - télévisions, quotidiens et radios - ont affirmé sur leurs sites internet qu'il existe suffisamment de preuves pour inculper de corruption le premier ministre.

Selon les médias, il pourrait être inculpé dans l'affaire Bezeq, du nom du principal groupe de télécommunications israélien.

Dans ce dossier, M. Nétanyahou est soupçonné d'avoir tenté de s'assurer une couverture favorable de la part du site d'informations Walla en contrepartie de faveurs gouvernementales qui pourraient avoir rapporté des centaines de millions de dollars à Shaul Elovitch, qui était patron à la fois du principal groupe de télécommunications israélien Bezek et de Walla.

Le 2 décembre, la police israélienne avait recommandé son inculpation et celle de son épouse pour l'acceptation de « pots-de-vin », « fraude » et « abus de confiance ».

Le 18 février, Shaul Elovitch, principal actionnaire de Bezeq, et six autres personnes, dont deux proches collaborateurs de M. Nétanyahou, avaient été arrêtés dans le cadre de cette enquête.

M. Nétanyahou est sous le coup de plusieurs enquêtes pour corruption présumée qui menacent son long exercice du pouvoir.

La police a recommandé son inculpation pour corruption, fraude et abus de confiance dans deux autres affaires, l'une touchant à des cadeaux qu'il aurait indûment reçus de riches personnalités, l'autre à un accord secret qu'il aurait tenté de conclure avec un quotidien populaire pour une couverture favorable.

La décision de l'inculper appartient au procureur général Avichai Mandelblit, un ancien collaborateur de M. Nétanyahou qui s'est, à l'occasion, opposé au gouvernement.

M. Nétanyahou a réagi mercredi aux informations citées par les médias affirmant que « les fuites de la presse sont destinées à faire pression pour qu'un acte d'inculpation soit déposé à tout prix », selon un communiqué du porte-parole de sa famille.

Le premier ministre assure n'avoir rien à se reprocher, dénonce une « chasse aux sorcières » et affirme sa ferme intention de rester à son poste.

« Je suis convaincu que l'examen des preuves démontrera qu'il n'y a rien », a-t-il déclaré mercredi soir dans le communiqué.

M. Nétanyahou n'est pas légalement tenu de démissionner s'il est inculpé.