Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres s'est dit mercredi « prêt à rencontrer » le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane pour parler du Yémen, en réponse à une question sur un éventuel entretien lors du sommet du G20 en Argentine.

« Il y a une chance de débuter de réelles négociations en Suède début décembre » entre belligérants yéménites pour mettre fin à ce « désastre humanitaire », a précisé M. Guterres qui participera à ce G20 prévu vendredi et samedi. « Mais nous n'y sommes pas encore », a-t-il ajouté lors d'une rencontre à l'ONU avec des médias.

L'Arabie saoudite dirige depuis 2015 une coalition arabe combattant au Yémen, au côté du gouvernement, les rebelles Houthis. Selon l'ONU, quelque 14 millions de personnes sont menacées de famine dans ce pays en raison de la guerre.

« Nous sommes à un moment crucial au Yémen. Nous sommes proches de créer les conditions pour débuter des discussions de paix. C'est un objectif extrêmement important. Et l'Arabie saoudite est absolument cruciale pour cet objectif et je suis prêt à en discuter avec le prince héritier ou avec d'autres responsables saoudiens », a souligné Antonio Guterres.

« Si nous sommes capables d'arrêter la guerre au Yémen, nous pourrons arrêter le pire désastre humanitaire auquel nous faisons face dans le monde », a-t-il estimé.

Selon l'ONU, ce conflit a fait depuis 2015 au moins 10 000 morts et selon certaines ONG jusqu'à cinq fois plus.

Le prince héritier saoudien est accusé par la presse et des responsables turcs d'avoir commandité le meurtre le 2 octobre du journaliste Jamal Khashoggi au consulat d'Arabie saoudite à Istanbul. Les autorités saoudiennes démentent toute implication de sa part. Sa participation au G20 entre dans le cadre de sa première tournée internationale depuis le début du scandale.

Antonio Guterres, qui a appelé à une enquête transparente sur le meurtre, a indiqué n'avoir pas de réticence à réaffirmer sa position lors d'un éventuel entretien cette semaine avec Mohammed ben Salmane. « Je n'ai jamais eu de problème à dire publiquement et en privé les mêmes choses », a-t-il dit.