L'Iran continue de respecter ses engagements liés à l'accord nucléaire conclu en 2015 avec les grandes puissances, affirme l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) dans un rapport trimestriel rendu public lundi, une semaine après l'entrée en vigueur de nouvelles sanctions américaines contre Téhéran.

L'agence onusienne atteste notamment que l'Iran n'a pas enrichi d'uranium à des degrés prohibés ni constitué de stocks illégaux, conformément aux dispositions de ce texte destiné à garantir que le pays ne puisse pas se doter de la bombe atomique.

Ce satisfecit, attendu, intervient alors que Washington a achevé le 5 novembre de rétablir les sanctions que les États-Unis avaient levées conformément à l'accord, dont Donald Trump s'est unilatéralement désengagé en mai.

Washington mène une campagne de « pression maximale » sur la République islamique pour lui imposer un texte plus strict que celui négocié par l'administration Obama. Les États-Unis dénoncent par ailleurs le programme balistique et l'interventionnisme de Téhéran jugé déstabilisateur au Moyen-Orient.

La salve de sanctions américaines rétablies le 5 novembre concerne notamment les secteurs pétrolier et financier, deux points névralgiques dans ce pays très dépendant du commerce d'hydrocarbures.

Malgré le départ des États-Unis, les autres signataires du texte de 2015 (la France, le Royaume-Uni, la Russie, la Chine et l'Allemagne) se sont engagés à tout faire pour préserver l'accord et éviter que l'Iran ne le quitte à son tour.

Le président iranien Hassan Rohani avait dénoncé la semaine dernière des sanctions américaines « illégales et injustes » et assuré qu'il ferait en sorte de les « contourner avec fierté ».

Washington a autorisé huit pays (Chine, Inde, Turquie, Japon, Corée du Sud, Italie, Grèce et Taïwan), à continuer d'acheter temporairement du pétrole iranien, évoquant une volonté de ne pas déstabiliser le marché mondial.

Les États-Unis ont en outre pris début novembre des mesures pour permettre de facto la survie de l'accord, en autorisant malgré les sanctions la poursuite « sous la surveillance la plus étroite » des trois projets en cours dans le nucléaire civil iranien, à Arak, Buchehr et Fordo.

Régulièrement évoqué par Téhéran en réponse aux sanctions américaines, un retrait de l'Iran de l'accord de 2015 affranchirait le pays de la plupart des contrôles internationaux mis en place dans le cadre de celui-ci.

L'Iran a toujours nié vouloir ou avoir voulu se doter d'un programme nucléaire militaire, tout en revendiquant le droit d'exploiter une filière civile complète. L'AIEA a jusqu'à présent toujours attesté qu'il remplissait ses obligations dans la cadre de l'accord.

Dans son rapport, l'agence insiste toutefois une nouvelle fois sur l'importance d'une « coopération proactive et en temps et en heure » de Téhéran concernant l'accès aux sites soumis aux inspections.