Des combats meurtriers font rage depuis jeudi à Hodeïda, sur la côte ouest du Yémen, entre les rebelles Houthis et les forces progouvernementales qui ont mené des dizaines de frappes aériennes sur cette ville portuaire, ont annoncé vendredi des sources militaires.

Ces violences interviennent alors que le gouvernement yéménite, basé dans la grande ville du sud Aden, s'est dit prêt jeudi à reprendre les négociations de paix avec les rebelles, qui tiennent la capitale Sanaa et d'autres villes comme Hodeïda.

Des affrontements entre les deux camps ont éclaté jeudi dans le sud de Hodeïda alors que les unités progouvernementales arrivaient dans les environs de l'université, a déclaré à l'AFP une source au sein des forces progouvernementales.

Des sources médicales à Hodeïda ont fait état de 34 morts et de dizaines de blessés parmi les rebelles depuis jeudi.  

Les forces progouvernementales ont quant à elles perdu six hommes, selon une autre source médicale et une source au sein des forces progouvernementales.  

Des responsables militaires yéménites ont annoncé mardi que la coalition dirigée par l'Arabie saoudite, qui soutient le gouvernement yéménite, avait envoyé des renforts vers la côte ouest en vue d'un nouvel assaut contre la ville portuaire de Hodeïda, point d'entrée de trois quarts des importations au Yémen.  

Les Houthis avaient de leur côté positionné, selon une source militaire, des combattants sur les toits de plusieurs bâtiments de la ville.

Une source militaire yéménite a par ailleurs fait état vendredi de dizaines de raids aériens de la coalition sur le sud et l'est de Hodeïda.

La coalition intervient depuis 2015 au Yémen sous commandement saoudien pour rétablir à Sanaa le gouvernement internationalement reconnu du président Abd Rabbo Mansour Hadi, réfugié à Riyad.

Les Houthis, soutenus par l'Iran, restent maîtres de la capitale et de vastes régions du nord et de l'ouest du Yémen.

Raids aériens à Sanaa

La coalition dirigée par l'Arabie saoudite a par ailleurs annoncé avoir lancé vendredi des raids aériens sur une base aérienne proche de l'aéroport international de Sanaa.

« Cette opération a visé des lanceurs de missiles balistiques, des dépôts de stockages de bombes et d'autres ateliers d'assemblage dans la base de Doulaïmi, à Sanaa », a déclaré le porte-parole de la coalition Turki al-Maliki dans un communiqué.

L'aéroport de Sanaa et la base adjacente de Doulaïmi sont régulièrement visés par l'aviation de la coalition. Mais selon le porte-parole saoudien, l'aéroport est toujours ouvert aux activités aériennes des Nations unies et de leurs agences de secours.

Le Yémen est ravagé par une guerre qui a fait quelque 10 000 morts selon l'ONU et où plus de sept millions d'enfants font face à un risque sévère de famine.

Les Nations unies ont appelé les belligérants à s'asseoir à la table des négociations d'ici un mois, après avoir tenté sans succès en septembre d'organiser des pourparlers de paix à Genève. Des discussions de paix à Koweït avaient déjà échoué en 2016.

Les États-Unis, alliés de l'Arabie saoudite, ont demandé mardi que cessent les frappes aériennes de la coalition « dans toutes les zones habitées du Yémen », une admission en creux des pertes civiles causées par ces bombardements.

L'Arabie saoudite a été accusée à plusieurs reprises de bavures ayant coûté la vie à des centaines de civils.