La coalition dirigée par l'Arabie saoudite au Yémen a envoyé des renforts vers la côte ouest en vue d'un nouvel assaut contre la ville portuaire de Hodeida tenue par les rebelles Houthis, ont annoncé mardi des sources militaires gouvernementales yéménites.

La coalition, qui intervient depuis 2015 au Yémen pour soutenir le gouvernement, a déployé plus de 1000 hommes pour participer à l'offensive et « sécuriser des zones libérées » des rebelles Houthis, soutenus par l'Iran, a précisé une source militaire à l'AFP.

Les Émirats arabes unis, alliés de Riyad, jouent un rôle-clef au sol pour superviser les opérations en vue de reconquérir Hodeida, selon des journalistes sur place.

Les zones déjà libérées autour de la ville portuaire ont été remises à des troupes soudanaises, membres de la coalition chargées de les « sécuriser », afin que les forces yéménites puissent participer à l'offensive « dans quelques jours », a ajouté la même source militaire.

Depuis dix jours, les Houthis ont positionné des combattants sur les toits de plusieurs bâtiments de Hodeida, point d'entrée de trois quarts des importations au Yémen, a indiqué cette source militaire à l'AFP.

Après l'échec de pourparlers soutenus par l'ONU en septembre, la coalition anti-rebelles a annoncé la reprise de son offensive lancée en juin contre Hodeida. Une « pause » avait été marquée pendant l'été.

Outre cette ville, les Houthis contrôlent la capitale Sanaa et le nord du pays.

Le gouvernement yéménite a établi son siège à Aden, grande ville du sud où le nouveau premier ministre Maïn Saïd a effectué sa première visite officielle mardi depuis sa nomination le 16 octobre, selon l'agence de presse pro-gouvernementale Saba.

Alors que la situation économique ne cesse d'empirer, M. Saïd a affirmé que le gouvernement « se consacrera à compenser les erreurs dans la gestion des affaires, dans l'économie [...] et dans les institutions de l'État », a indiqué Saba.

L'économie du Yémen, pays très pauvre de la péninsule arabique, est soutenue à bout de bras par l'Arabie saoudite qui a déjà transféré des milliards de dollars à la Banque centrale.

Les adversaires du gouvernement yéménite dénoncent régulièrement son « incompétence » et la « corruption » qui le mine.  

La guerre au Yémen a fait quelque 10 000 morts et plus de 56 000 blessés depuis l'intervention de la coalition, selon l'Organisation mondiale de la santé, mais des responsables humanitaires estiment que le bilan réel est nettement supérieur.

Le conflit a provoqué la « pire crise humanitaire au monde », selon les termes de l'ONU, et le Yémen est menacé par une famine sans précédent en raison de cette guerre d'après les Nations unies.