Les États-Unis « ont subi une défaite » en se retirant de l'accord international sur le nucléaire iranien, a déclaré dimanche le président Hassan Rohani.

« Tout le monde sait que les États-Unis ont subi une défaite légale et politique en laissant tomber leurs obligations internationales et que nous avons remporté une victoire », a dit M. Rohani dans un discours à l'Université de Téhéran, à l'occasion de la rentrée universitaire.

« Seul un petit nombre de pays parlent du retrait des États-Unis (de l'accord nucléaire) comme d'une bonne décision », a ajouté le président iranien, dans ce discours retransmis en direct par la télévision d'État.

« Ceux qui font preuve de prudence expriment leur déception (face à cette décision), ceux qui sont plus francs disent que c'était une erreur, et les plus directs disent carrément que c'était illégal », a-t-il ajouté.

Le président américain Donald Trump a dénoncé unilatéralement en mai l'accord international sur le nucléaire iranien, affirmant que celui-ci n'offrait pas de garanties suffisantes pour empêcher Téhéran de se doter de la bombe atomique.

Conclu en 2015 à Vienne entre la République islamique et le groupe dit 5+1 (Allemagne, Chine, États-Unis, France, Grande-Bretagne, Russie), cet accord a permis de mettre fin à l'isolement de l'Iran en levant une partie des sanctions économiques internationales en échange de l'engagement solennel de Téhéran de ne jamais chercher à se doter de l'arme nucléaire.

Le retrait des États-Unis de ce pacte a entraîné la rétablissement d'une première série de sanctions américaines contre Téhéran en août. Une deuxième vague doit suivre d'ici le 5 novembre, visant notamment le secteur pétrolier iranien et la Banque centrale.

M. Rohani a estimé que son pays avait répondu au retrait américain de manière « vertueuse et sage », laissant Washington « bredouille ».

Les Américains « s'attendaient à ce que nous quittions (l'accord) quelques heures seulement après l'annonce de leur départ. Que serait-il arrivé alors ? L'affaire serait revenue devant le conseil de sécurité de l'ONU, se serait retournée contre l'Iran et nous nous serions retrouvés isolés », a-t-il déclaré.

Mais, au contraire, a ajouté M. Rohani, l'Iran n'a rien perdu à rester dans l'accord et peut s'en retirer « à tout moment » si ses intérêts ne sont plus garantis.

Les Chinois, les Européens et les Russes ont tous dit vouloir préserver l'accord de Vienne et travailler avec Téhéran pour lui permettre de bénéficier de ses retombées économiques.