Le premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou est à nouveau entendu par la police vendredi à Jérusalem dans deux des affaires de corruption présumée menaçant son long règne, ont rapporté les médias.

C'est la 12e fois que M. Nétanyahou est interrogé par les enquêteurs en tant que suspect, selon les médias. Il a en outre été entendu, mais en qualité de témoin, dans une autre affaire portant sur l'acquisition de trois sous-marins allemands par Israël.

La télévision a montré des images des policiers arrivant à la résidence du premier ministre. La police et les services du premier ministre ne confirment jamais ces auditions tant qu'elles sont en cours.

Cet interrogatoire a lieu deux jours avant le procès prévu dimanche de son épouse Sara.  

Mise en examen pour « fraude » et « abus de confiance » présumés, elle doit répondre d'avoir fait passer pour près de 100 000 dollars de repas aux frais du contribuable.

Les policiers ont prévu vendredi d'interroger M. Nétanyahou dans les dossiers dits « 1000 » et « 2000 », selon les médias. Si tel est le cas, c'est la première fois qu'il est entendu depuis que la police a recommandé le 13 février son inculpation pour corruption, fraude et abus de confiance dans ces affaires.

Pour l'heure, M. Nétanyahou n'est inculpé dans aucune affaire.

Dans le « dossier 1000 », la police soupçonne le premier ministre et des membres de sa famille d'avoir reçu pour un million de shekels (environ 360 000 dollars canadiens) en cigares de luxe, bouteilles de champagne et bijoux de la part de richissimes personnalités, en échange de faveurs financières ou personnelles.

Dans le « dossier 2000 », les enquêteurs suspectent M. Nétanyahou d'avoir tenté de conclure avec le propriétaire du Yediot Aharonot un accord pour une couverture plus favorable de la part du plus grand quotidien israélien payant. En retour, M. Nétanyahou aurait évoqué avec Arnon Moses la possibilité de faire voter une loi qui aurait limité la diffusion d'Israel Hayom, un quotidien gratuit principal concurrent du Yediot.

La décision d'inculper ou non M. Nétanyahou est depuis des mois entre les mains du procureur général. Le sort judiciaire du premier ministre pèse sur la politique israélienne, les spéculations allant bon train sur l'intérêt qu'il trouverait à provoquer des législatives anticipées avant l'échéance prévue de novembre 2019.

M. Nétanyahou, sans rival apparent,  n'est pas légalement tenu de démissionner s'il est inculpé. Totalisant plus de 12 ans au pouvoir - en deux fois -, il pourrait battre le record de longévité de l'historique David Ben Gourion.

M. Nétanyahou, 68 ans, se défend vigoureusement contre les soupçons et se dit victime d'une chasse aux sorcières.