Le premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou a accusé jeudi l'Iran, cartes à l'appui depuis la tribune de l'ONU, d'abriter un « site de stockage atomique secret » à Téhéran.

« Ce que l'Iran cache, Israël le trouvera », a lancé le dirigeant israélien, brandissant des photos de l'extérieur du bâtiment, affirmant qu'elles montraient l'entrée de ce site, en pleine capitale iranienne.

Après une présentation au ton rappelant d'autres « révélations » sur les plans secrets du gouvernement iranien, faites en Israël fin avril, Benyamin Nétanyahou a mis au défi le directeur de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) d'envoyer des inspecteurs pour « inspecter immédiatement ce site avant que les Iraniens ne le vident ».

« Vous aviez promis que les inspections pourraient avoir lieu partout, à n'importe quel moment », a-t-il dit à l'intention du directeur, le Japonais Yukiya Amano. « Alors pourquoi pas une inspection à cet endroit, immédiatement ? ».

Benyamin Nétanyahou a assuré que les Iraniens avaient commencé à évacuer ce que contient le site, qui pourrait renfermer selon lui jusqu'à « 300 tonnes de matériaux liés au nucléaire ».

« Les responsables iraniens essaient désespérément de vider les lieux [...] Rien que le mois dernier, ils ont retiré 15 kilos de matières radioactives », a-t-il ajouté.

Il a affirmé que ce site secret prouvait une fois encore que l'accord de 2015 sur le nucléaire iranien, qu'Européens, Russes et Chinois continuent à défendre malgré le retrait des Américains annoncé en mai par les Américains, reposait « sur un mensonge ».

Les dirigeants iraniens « n'ont pas abandonné leur objectif de développer des armes nucléaires » et ont l'intention de « réutiliser ce site dans quelques années », a-t-il affirmé avant d'ajouter : « Cela ne se produira pas ».

M. Nétanyahou s'est à nouveau félicité du retrait de Washington de l'accord sur le nucléaire iranien, qu'il n'a cessé de dénoncer comme une menace pour son pays et l'ensemble de la région, et a vivement critiqué les Européens qui continuent de le défendre.

Ce texte a eu « une conséquence positive », a toutefois estimé le premier ministre. « Il a rapproché plus que jamais auparavant Israël de nombreux pays arabes » également hostiles à Téhéran, a-t-il assuré, espérant qu'il s'agisse d'un prélude à de futurs accords de paix.

Il a également accusé l'Iran d'avoir demandé au mouvement chiite libanais Hezbollah de s'équiper de missiles de précision dirigés contre Israël.

« Au Liban, l'Iran a ordonné au Hezbollah de construire des sites secrets pour transformer des projectiles inadaptés en missiles guidés, des missiles qui peuvent frapper en profondeur Israël avec une précision de 10 mètres », a-t-il affirmé.

Trois de ces sites ont été placés près de l'aéroport international de Beyrouth, a-t-il ajouté, reprochant au Hezbollah d'utiliser ainsi « délibérément les habitants innocents de la capitale comme boucliers humains ».