Les États-Unis ont assuré mercredi prendre « au sérieux » un rapport d'enquête de l'ONU qui fait état de possibles « crimes de guerre » commis par toutes les parties prenantes au conflit au Yémen, y compris l'Arabie saoudite, alliée de Washington.

« Nous avons vu ce rapport du Conseil des droits de l'homme, et les possibles violations du droit international qu'il met en lumière inquiètent profondément le gouvernement américain », a déclaré la porte-parole du département d'État Heather Nauert devant la presse.

« Nous pensons que rien ne peut justifier de tels crimes, s'ils ont effectivement eu lieu », a-t-elle ajouté, appelant les parties au conflit à « prendre les mesures nécessaires pour prévenir de telles violations ».

Pour autant, elle n'a pas voulu tirer de conclusions quant au soutien américain à la coalition sous commandement saoudien, qui intervient militairement au Yémen contre les rebelles Houthis, soutenus par l'Iran, bête noire de Washington dans la région. La coalition est particulièrement mise en cause par les experts mandatés par l'ONU.

L'Arabie saoudite est « un partenaire stratégique » des États-Unis, s'est bornée à dire Mme Nauert, rappelant que la coalition menée par Riyad avait consenti à ouvrir une enquête le 10 août au lendemain de la mort d'au moins 40 enfants dans un raid aérien qui lui a été imputé.

Le secrétaire américain de la Défense, Jim Mattis, avait fermement défendu mardi la coalition sous commandement saoudien, tout en reconnaissant que « chaque erreur » était « absolument tragique ».

Il avait simplement ajouté que le soutien américain n'était « pas inconditionnel » : « Ils doivent faire tout ce qui est humainement possible pour éviter toute perte de vie innocente et soutenir le processus de paix sous l'égide de l'ONU ».