«Quel problème y a-t-il à ce que la télévision montre des compétitions de femmes?», s'est interrogé mercredi le président iranien Hassan Rohani après une polémique sur la non retransmission de la finale féminine de la Coupe asiatique de futsal (soccer en salle).

L'équipe féminine iranienne s'est imposée dans cette compétition en battant le Japon par quatre buts à zéro en Thaïlande le 12 mai.

Cité par l'agence de presse officielle iranienne Irna, le président s'est demandé pourquoi la télévision nationale ne diffusait pas ces compétitions de femmes, «surtout quand celles-ci concourent courageusement contre des équipes internationales prestigieuses et remportent de grandes victoires».

À défaut d'être diffusés par la télévision d'État, les exploits des Iraniennes, qui jouaient en blanc, vêtues d'un foulard islamique serré autour du visage, maillots à manches longues et short par dessus un collant couvrant leurs genoux (contrairement à leurs adversaires japonaises) ont été largement relayés et commentés sur les réseaux sociaux iraniens.

Déplorant la non-diffusion du match du 12 mai contre les Japonaises par la chaîne sportive de la télévision d'État, Fatemeh Etedadi, l'une des joueuses du cinq iranien a récemment remercié sur Twitter les réseaux sociaux pour leur soutien.

«Si nous voulons faire connaître l'islam au monde, vaut-il mieux que nous disions que nos filles ne sont pas autorisées à prendre part à des compétitions sportives ou que nos femmes et nos filles sont actives dans diverses disciplines sportives et qu'elles y rencontrent le succès tout en respectant les règles et les principes de la religion?» a encore demandé M. Rohani, cité par Irna.

«L'islam ne dit pas que les femmes doivent rester à la maison. Mais il prône que les femmes soient présentes dans tous les domaines de la société, en portant le voile islamique et de façon chaste», a-t-il ajouté.

Sur son compte Instagram, M. Rohani, conservateur modéré, est apparu mercredi en photo avec des membres de l'équipe féminine iranienne de wushu (art martial chinois).

Un message accompagnant la photo affirme que lorsqu'elles gagnent face à des équipes renommées, les sportives nationales «apportent de la joie à tous les Iraniens».

En République islamique d'Iran, les femmes sont obligées de porter le voile et de couvrir leur corps d'un manteau plus ou moins long ou du traditionnel tchador dans l'espace public. Les compétitions sportives féminines s'y déroulent habituellement sans présence masculine, ni photographes ou caméras de télévision.