L'Iran ne veut pas de «nouvelles tensions» au Moyen-Orient, a déclaré jeudi le président iranien Hassan Rohani dans un entretien téléphonique avec la chancelière allemande Angela Merkel, sans mentionner les frappes israéliennes en Syrie.

Israël a mené jeudi avant l'aube des dizaines de raids aériens meurtriers contre des cibles présentées comme iraniennes en Syrie, en affirmant riposter à des tirs de roquettes iraniennes contre la partie du plateau syrien du Golan sous son contrôle.

Sollicité par l'AFP, le ministère iranien des Affaires étrangère n'a pas réagi à ces informations.

«L'Iran a toujours cherché à faire baisser les tensions dans la région, en essayant de renforcer la sécurité et la stabilité», a déclaré M. Rohani, selon le site internet de la présidence iranienne.

«L'Iran n'est pas favorable à de nouvelles tensions dans la région», a ajouté le président iranien dont le pays aide militairement le régime syrien de Bachar al-Assad dans sa guerre contre les rebelles et les djihadistes du groupe État islamique (EI).

Parlant de la présence de «conseillers militaires iraniens en Syrie», M. Rohani a ajouté que «le résultat du combat de l'Iran aux côtés des peuples syrien et irakien contre les terroristes de Daech (acronyme en arabe de l'EI), c'est qu'on a obtenu une relative stabilité en Syrie et une bonne stabilité en Irak, ce qui est dans l'intérêt de la région, du monde et de l'Europe».

De son côté, le président de la Commission des Affaires étrangères du Parlement iranien Allaeddine Boroujerdi a condamné l'attaque israélienne.

«L'Iran condamne les attaques (israéliennes, NDLR) et estime que toute réaction de la part de la Syrie relève de la légitime défense», a-t-il déclaré à la presse à l'ambassade d'Iran à Lisbonne.

Selon lui, «Israël est entré dans un jeu dangereux». «Le principal objectif de ces attaques, soutenues par les États-Unis, est de dévier l'attention de l'opinion publique du comportement du président américain, de sa décision de sortir de l'accord» sur le nucléaire iranien, a-t-il ajouté.

Donald Trump a annoncé mardi le retrait de son pays de cet accord conclu entre les grandes puissances et Téhéran.

L'entretien entre M. Rohani et Mme Merkel a également porté sur ce sujet.

«Les intérêts de l'Iran dans les questions liées à l'accord nucléaire - comme la vente du pétrole, du gaz, des produits pétrochimiques et les relations bancaires (entre l'Iran et le reste du monde, NDLR) - doivent être garantis. Cela peut aider à préserver l'accord», a déclaré le président Rohani.

Il avait dit la veille vouloir discuter avec les Européens, les Russes et les Chinois afin de voir si son pays avait intérêt à rester dans l'accord historique signé en 2015.