L'Ouzbékistan a accueilli mardi une conférence sur l'Afghanistan impliquant les puissances régionales, les États-Unis et l'UE afin de permettre d'organiser des négociations directes entre Kaboul et les talibans et relancer le processus de paix.

Cette rencontre a réuni à Tachkent, la capitale ouzbèke, le président afghan Ashraf Ghani, son homologue ouzbek Chavkat Mirzioïev, la cheffe de la diplomatie de l'UE Federica Mogherini, ainsi que les ministres des Affaires étrangères kazakh, pakistanais, russe et turc, et le sous-secrétaire d'État pour les affaires politiques Thomas Shennon.

«Aujourd'hui, des efforts communs sont nécessaires comme jamais», a déclaré le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov lors de la conférence, en soulignant que «la situation en Afghanistan continue de se dégrader».

Dans leur déclaration commune adoptée à l'issue de la conférence, tous les participants ont exprimé «un fort soutien à la proposition du gouvernement d'unité nationale de lancer des négociations directes avec les talibans, sans conditions préalables», et appelé les talibans à accepter cette proposition.

Dans un communiqué envoyé à l'AFP mardi, les talibans afghans ont cependant souligné «ne pas avoir été invités à la conférence de Tachkent et qu'il est encore très tôt pour se prononcer sur ses résultats».

Le président afghan Ashraf Ghani a proposé fin février des pourparlers de paix aux talibans: ceux-ci pourraient notamment être reconnus en tant que parti politique s'ils acceptaient un cessez-le-feu et reconnaissaient la Constitution de 2004.

Les talibans ont regagné beaucoup de terrain depuis la fin de la mission de combat de l'OTAN fin 2014 et ils ont porté des coups très durs aux forces de sécurité afghanes.

Si la conférence n'a pas abouti à une percée selon ses participants, elle a marqué le retour de l'Ouzbékistan, frontalier de l'Afghanistan, en tant qu'acteur diplomatique régional, après des années d'isolement sur la scène internationale sous le régime de l'ex-président Islam Karimov décédé en 2016 après près de 30 ans de règne dans cette ex-république soviétique d'Asie centrale.

Le nouveau chef de l'État Chavkat Mirzioïev s'emploie à améliorer les relations avec ses voisins.