Une bonbonne métallique contenant une «substance radioactive» a été découverte sur le littoral au sud de Beyrouth, ont indiqué mercredi les autorités libanaises en précisant qu'aucune fuite n'avait eu lieu.

La Commission libanaise de l'énergie atomique (CLEA) a confirmé que la bonbonne à l'origine non identifiée, retrouvée mardi près d'une plage dans la banlieue d'Ouzaï, contenait bien une substance radioactive utilisée dans l'industrie pétrolière, mais qui ne s'était pas échappée.

La bonbonne, qui «n'a pas provoqué de pollution», a été transportée mercredi aux laboratoires de la CLEA, en coordination avec l'armée libanaise, «pour être traitée et stockée selon les normes internationales», ajoute-t-elle dans un communiqué.

La substance, non autorisée au Liban et dont l'origine n'a pas encore été déterminée, est «sans danger pour les citoyens», assure-t-elle.

«Nous ne disposons pas pour l'instant d'informations sur l'origine de cette bonbonne», a indiqué à l'AFP le ministre de l'Environnement, Tarek al-Khatib, qui a «réclamé auprès du parquet l'ouverture d'une enquête».

«Si elle provient de la mer, il faudra s'assurer qu'il n'existe pas d'autres contenants similaires», a-t-il dit.

Le Liban souffre depuis des décennies d'une crise des déchets qui a culminé en 2015, lorsque la capitale et ses environs ont été submergés par des montagnes d'ordures, provoquant un mouvement de protestation inédit.

Plus de 150 décharges sauvages existent au Liban, selon Human Rights Watch (HRW).

En décembre, l'ONG a dénoncé l'inaction des autorités libanaises face à l'incinération incontrôlée des déchets dans le pays, une pratique qui pose de «sérieux risques» pour la santé.

«Cette nouvelle découverte est la partie émergée de l'iceberg», a déploré le militant Imad Bazzi, membre du collectif «Pour la République».

La société civile attribue la dégradation de l'environnement à l'incompétence et à la corruption au sein de l'État.

Dans son dernier rapport, l'ONG Transparency International a classé le Liban au 143e rang sur 180 pays selon l'indice de perception de la corruption.