L'Iran a affirmé lundi que le confit au Yémen était le résultat des ventes d'armes britanniques et américaines à l'Arabie saoudite, rejetant les accusations selon lesquelles Téhéran envoyait des armes aux rebelles Houthis.

« L'Iran n'envoie pas d'armes au Yémen [...] Ce qui se passe au Yémen est le résultat des exportations d'armes britanniques et américaines vers l'Arabie saoudite et un tel comportement n'est pas acceptable », a déclaré Bahram Ghassemi, le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, cité par le site de la télévision iranienne en arabe Al-Alam.

Il a ajouté que l'Iran voulait « l'arrêt de l'agression du Yémen par l'Arabie saoudite ».

À la tête d'une coalition militaire arabe, Riyad mène depuis mars 2015 des bombardements réguliers au Yémen contre les rebelles Houthis, qui sont entrés dans la capitale Sanaa en septembre 2014.

L'Iran est accusé par l'Arabie saoudite et les États-Unis de fournir des armes, notamment des missiles, à ces combattants issus de la minorité zaïdite (une branche du chiisme).

M. Ghassemi a également dénoncé la résolution préparée par le Royaume-Uni au Conseil de sécurité des Nations unies, qu'il a qualifiée d'« aide aux agresseurs ».

Le Conseil de sécurité doit se prononcer lundi sur le renouvellement pour un an des sanctions contre le Yémen, mais un projet de résolution à l'initiative du Royaume-Uni plaide pour la prise de « mesures supplémentaires », à la suite de la publication d'un rapport onusien.

Dans ce rapport, le Groupe d'experts sur le Yémen créé par le Conseil de sécurité estime que l'Iran « agit en violation » de l'embargo sur les armes à destination du Yémen, décidé en 2015, en « n'ayant pas pris les mesures nécessaires pour empêcher la fourniture, la vente et le transfert directs ou indirects » de missiles balistiques aux Houthis.

Le projet de résolution britannique, soutenu par les États-Unis et la France, exprime une « inquiétude particulière » sur le fait que « des armes d'origine iranienne ont été introduites au Yémen après l'imposition d'un embargo ciblé sur les armes » et que l'Iran est en « non conformité » avec les résolutions de l'ONU.

Mais un projet concurrent, concocté par la Russie, a été présenté samedi au Conseil de sécurité. Il prévoit la prolongation du régime de sanctions contre le Yémen jusqu'en février 2019, mais ne comporte aucune référence aux conclusions du rapport onusien ni à une action possible contre Téhéran.